Le rugby, souvent secondaire en Afrique francophone face au football, gagne aujourd’hui en audience et en popularité grâce aux grands événements internationaux. Les Coupes du Monde et autres tournois majeurs servent de puissants catalyseurs médiatiques. Cette dynamique profite aux fédérations locales et aux équipes nationales émergentes. Les compétitions internationales donnent une visibilité accrue au rugby local et encouragent les jeunes joueurs à s’engager dans ce sport en plein essor.
L’effet Coupe du monde et grands tournois mondiaux
Les Coupes du Monde de rugby constituent un moment fort pour les fans africains. Au-delà des matchs spectaculaires, ces tournois mobilisent médias et diffuseurs sur le continent. La 10e édition en France a montré que le rugby attire de plus en plus de monde devant les écrans. Malgré la concurrence d’autres événements sportifs, la Coupe du Monde 2023 a battu des records d’audience (1,33 milliard d’heures de visionnage). Dans les pays francophones d’Afrique, de nombreux passionnés ont suivi les rencontres principales, notamment grâce aux plateformes de streaming et aux chaînes francophones.
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Par ailleurs, la curiosité croissante du public se reflète même sur les plateformes habituellement dédiées au football et aux paris sportifs. Certains sites de pari en ligne Cameroun, connus pour proposer des pronostics de matchs de football, ont étendu leur couverture au rugby. En proposant désormais des rubriques sur les compétitions de rugby et leurs cotes, ces sites attestent de l’intérêt croissant des internautes francophones. Même si peu de nations francophones (hors Afrique du Sud et Namibie) ne participent encore à la phase finale, la simple perspective de qualification dynamise le rugby local. Par exemple, plusieurs pays africains ont lutté pour obtenir l’une des deux places attribuées au continent pour la Coupe du Monde 2019, faisant de chaque match de qualifications un rendez-vous médiatisé.
Compétitions africaines et perspective régionale
Au-delà des compétitions mondiales, des tournois continentaux et régionaux contribuent directement au développement du rugby francophone. Le circuit Rugby Africa (ex-Confédération africaine de rugby) organise plusieurs compétitions phares. La Rugby Africa Cup (Gold Cup), la Silver Cup (Brass Cup), et des tournois à 7 (championnat d’Afrique masculin et féminin). Ces événements permettent aux équipes nationales de s’affronter sur scène continentale, avec de forts enjeux de qualification pour la Coupe du Monde et les Jeux. Sur le terrain, on observe une implication croissante des pays francophones dans ces tournois.
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Des nations comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Madagascar ou le Maroc apparaissent régulièrement dans les phases de qualification, aux côtés de pays historiquement rugbystiques comme l’Afrique du Sud et la Namibie. Ce brassage rehausse le niveau de jeu local et encourage les fédérations francophones à investir dans leurs équipes. Plusieurs Coupes du Monde de rugby ont en outre mis en lumière des joueurs africains évoluant dans des grands clubs européens. Les performances de champions du monde d’Afrique du Sud comme Siya Kolisi inspirent les jeunes Francophones, tout comme les succès récents des équipes sud-africaines en club ou en Super Rugby.
Statistiques et perspectives de développement
Les chiffres confirment l’ampleur de ce phénomène de popularité. Les statistiques officielles soulignent une croissance rapide du rugby en Afrique, en particulier chez les francophones. Par exemple, le programme Get Into Rugby de World Rugby indique que 316 300 nouveaux joueurs ont été enregistrés sur tout le continent en 2018, dont 46 % sont des filles. Cette progression s’explique en partie par la démocratisation de la discipline à l’école. Plus de 22 000 établissements africains enseignaient le rugby en 2017, 25 % de plus qu’en 2016. Le nombre de licenciées est passé de 50 000 en 2012 à plus de 350 000 en 2020, soit une multiplication par sept en huit ans. Aujourd’hui, près d’un joueur africain sur cinq est une femme.
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À l’échelle francophone, ces chiffres impliquent des dynamiques fortes. Au Cameroun par exemple, la création de nouveaux clubs et tournois locaux a fait croître le nombre de licenciés à deux chiffres ces dernières années. À plus long terme, l’Olympisme joue aussi un rôle. L’introduction du rugby à sept aux Jeux olympiques (depuis 2016) a offert une plateforme aux pays émergents, donnant de la visibilité aux équipes féminines et masculines africaines (par exemple en qualification pour les Jeux de Paris 2024). Ainsi, chaque grand tournoi mondial irrigue le rugby africain, en fournissant un rôle modèle et en diffusant des images du jeu qui stimulent l’intérêt des nouveaux publics.
