Pau, 27 oct 2022 (AFP) – Un seul être vous manque… Pau, orphelin de son ouvreur international Antoine Hastoy qui a fait son bonheur avant de migrer cet été à La Rochelle, reste englué en queue de classement du Top 14 avant leurs retrouvailles samedi à Marcel-Deflandre.

Le manager béarnais Sébastien Piqueronies l’avait avoué durant l’intersaison: il espérait voir sa Section plus forte sans son ex-maître à jouer.

Ce n’est pas vraiment la tendance, au tiers du championnat, avec déjà six défaites en huit journées, dont deux à domicile, et une inquiétante 13e place.

Les causes de ce départ raté sont multiples, mais les difficultés à marquer, à créer et à fluidifier sautent régulièrement aux yeux.

Ce n’est pas faire injure à l’Anglais Zack Henry, repositionné à l’ouverture (7 titularisations) en assumant le rôle de buteur numéro un (75 points, cinquième réalisateur du Top 14), mais le natif de Brighton est loin de sublimer le jeu béarnais comme pouvait le faire son prédécesseur au poste.

Derrière Henry (28 ans), la jeunesse locale n’est guère triomphante: Thibault Debaes, bientôt 21 ans, peine à confirmer ses promesses de la saison passée alors que le jeune Clément Mondinat, international U20, pointe à peine le bout du nez (66 minutes disputées au total).

– Pas de surenchère –

Propulsé ouvreur numéro un à l’été 2020 après les départs des All Blacks Colin Slade et Tom Taylor, Hastoy était alors vite devenu incontournable à Pau.

Titulaire quarante fois sur 52 matches possibles, il apportait à la fois face aux perches (2 fois sur le podium des meilleurs réalisateurs) et dans la finition (meilleur marqueur du club avec 8 essais la saison dernière).

Des performances récompensées par deux sélections en équipe de France lors des tournées estivales en Australie (2021) et au Japon (2022).

Depuis septembre 2021 et l’annonce de son départ pour La Rochelle, la Section a eu le temps de se préparer au vide qui s’ouvrait sous ses pieds, mais elle n’en a rien fait.

Malgré des contacts pris avec le Lyonnais Léo Berdeu et le Toulonnais Mathieu Smaïlï, Piqueronies, rétif à toute surenchère financière, a finalement choisi de rester « fidèle à son projet », à savoir continuité et valorisation du centre de formation.

Miser sur les ressources internes, un choix assumé par le technicien double champion du monde avec l’équipe de France des moins de vingt ans (2018 et 2019), quand le voisin et promu Bayonne, concurrent dans la course au maintien, a réussi à attirer Camille Lopez, qui régale le stade Jean-Dauger tous les quinze jours.

– « Aucun regret » –

« Concernant Antoine (Hastoy), je sais ce que le club a été capable de lui proposer comme offre, sportive et financière. Je considère qu’il n’y a aucun regret à avoir parce qu’on a donné le meilleur de nous-mêmes », expliquait Piqueronies en juin.

« Antoine le sait, j’en suis convaincu. Nous étions capables de l’accompagner jusqu’à son objectif Coupe du monde 2023 », ajoutait-il. « Je suis convaincu que c’est une très bonne chose que l’on reste comme ça. Certains vont éclore ».

Des arguments plaidaient en ce sens. Avec ou sans Hastoy titulaire à l’ouverture, Pau affichait la saison dernière le même pourcentage de victoires (42%).

Et quand Debaes avait le numéro 10 dans le dos, les résultats étaient plutôt probants: victoire implacable au Hameau contre Clermont (28-20), bonus offensif ramené du Racing 92 malgré la défaite (35-29) et succès sur le terrain de Bordeaux-Bègles (23-16), le dernier en date à l’extérieur chez un gros bras du championnat.

Au stade Marcel-Deflandre de La Rochelle, nouveau bastion d’Hastoy, le challenge paraît immense aujourd’hui pour cette Section.

© 2022 AFP

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