Paris, 4 nov 2022 (AFP) – Auteur de débuts mitigés sous ses nouvelles couleurs du Racing 92, Cameron Woki, titulaire en deuxième ligne pour le premier test automnal du XV de France contre l’Australie samedi, demande du temps, que le sélectionneur semble prêt à lui accorder, au nom de la continuité.
Son visage s’est brusquement fermé à l’évocation de ses performances en demi-teinte depuis son arrivée dans les Hauts-de-Seine cet été.
« Je peux toujours progresser. Je m’adapte à mon nouveau club, ça va venir. Je vous demande juste d’être patient », a-t-il balayé en début de semaine dans la salle de presse de Marcoussis.
A-t-il pris un risque en quittant Bordeaux-Bègles à un an de la Coupe du monde en France?
« C’était ma décision de changer de club », a-t-il répondu sur le même ton. « C’était une envie de ma part, c’est à moi de m’adapter, d’être meilleur. Rien à voir avec mon changement de club, c’est juste entre moi et moi-même ».
Son départ, un an avant la fin de son contrat en Gironde, avait fait beaucoup de bruit, sur fond de tensions avec son entraîneur Christophe Urios.
Cameron Woki, qui fêtera lundi ses 24 ans, n’avait pas apprécié d’être publiquement pointé du doigt en fin de saison en compagnie d’un autre cadre de l’UBB, Matthieu Jalibert.
Le natif de Saint-Denis a donc saisi l’opportunité de revenir en région parisienne, près de ses proches, où il tarde pour l’instant à retrouver ses sensations.
En manque de repères, il n’a pas ni son explosivité ni son abattage habituels, comme le reconnaissent ses nouveaux coéquipiers franciliens.
« Je pense qu’il faut qu’il prenne ses marques au Racing. C’est dur quand on change de club », estime le talonneur du Racing Camille Chat. « Il n’est pas surhumain. Il a du mal à retrouver le niveau qu’il avait à Bordeaux parce que, là-bas, l’UBB avançait. C’est donc à nous de l’accompagner et de l’aider ».
– « Une forme de confiance » –
Malgré cette première partie de saison compliquée, la question de sa titularisation face aux Wallabies samedi (21h00) au Stade de France ne semble pas vraiment s’être posée dans l’esprit de Fabien Galthié.
« Cameron Woki fait partie de l’équipe qui a réalisé le Grand Chelem », rappelle le sélectionneur des Bleus. « Cette équipe premium a 87% de victoires. Il faut continuer à progresser bien sûr, à créer une émulation. Mais il y a un socle fort, celui de l’expérience collective et de la performance. Pourquoi les changer en permanence sous prétexte qu’ils ont des débuts de saison poussifs? »
« Il a quand même changé de club. C’est toujours se mettre en danger », insiste le technicien. « C’est d’ailleurs très intéressant pour lui et son évolution ce qu’il est en train de vivre. C’est un jeune joueur, il a 23 ans. Un joueur intelligent qui a fait son chemin en saisissant les opportunités qu’on lui a proposées. Il y a une forme de confiance entre nous ».
Le troisième ligne de métier, leader de touche, a notamment accepté avec succès de monter d’un cran en sélection. « Je prends toujours autant de plaisir à jouer deuxième ligne, c’est un poste que j’ai appris à aimer et à connaître », assure-t-il.
Sacré champion du monde des moins de 20 ans en 2018, Woki avait gagné sa place chez les « grands » Bleus grâce ses performances remarquées lors de la tournée d’été 2021 en Australie. Il aura l’occasion ce week-end de la consolider, face au même adversaire.
© 2022 AFP
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