Paris, 6 nov 2022 (AFP) – A court d’automatismes après plusieurs mois sans jouer ensemble, les Bleus ont reçu samedi lors de leur match de reprise victorieux contre l’Australie (30-29) un avertissement sans frais avant de se mesurer la semaine prochaine aux champions du monde sud-africains.

Lorsqu’il a accueilli ses joueurs, il y a deux semaines, sur le perron du centre national du rugby à Marcoussis, Fabien Galthié a voulu faire comme si le temps avait été suspendu depuis leur Grand Chelem dans le Tournoi des six nations.

Comme si la tournée estivale au Japon sans la plupart des cadres de l’équipe n’avait été entre-temps qu’une parenthèse accessoire dans le cheminement jusqu’à la Coupe du monde 2023, qu’il souhaiterait plus linéaire.

« On a beau dire en début de rassemblement +on reprend, nous sommes le 20 mars+ (le lendemain du Grand Chelem contre l’Angleterre), ce n’est pas le cas », concède le sélectionneur. « Nous sommes sept mois plus tard. Il faut faire avec ».

Sept mois ont passé, les « Chelemards » ont retrouvé leurs clubs respectifs avec d’autres ambitions, d’autres systèmes. Ils ont pris cet été quelques vacances bien méritées, transpiré sans ballon et quelques kilos en plus à la rentrée, et les certitudes du Tournoi se sont naturellement dissipées.

– « Retrouver du lien » –

On a pu le voir samedi au Stade de France, où les Bleus ont parfois semblé à court de rythme et de solutions face à une équipe d’Australie qui a réussi à les faire déjouer.

Le manager Raphaël Ibanez avait prévenu, l’air de rien, avant l’annonce du XV de départ jeudi: « Certains joueurs n’ont pas vu la sélection depuis sept mois. Ce qui est un vrai contraste avec nos adversaires de samedi ».

Les Wallabies ont disputé six rencontres en août et septembre dans le Rugby Championship entre les meilleures nations de l’hémisphère Sud, plus une mise en jambes contre l’Écosse (victoire 16-15) le 29 octobre.

Pour les Français, ce premier des trois tests de l’automne, avant l’Afrique du Sud et le Japon, était un match de reprise, avec tout ce que cela implique. « Ça faisait un petit moment que l’équipe n’avait pas joué ensemble. Il fallait retrouver un peu de lien », reconnaît Thomas Ramos.

« On avait des automatismes à retrouver », appuie son coéquipier toulousain Cyril Baille, qui n’avait lui-même joué qu’une trentaine de minutes depuis le début de la saison après s’être fait opérer de l’adducteur gauche pendant l’été.

– Déjà l’an dernier –

Ce n’était certainement pas le match le plus abouti dans la série de 11 victoires consécutives de l’équipe de France. Mais qui s’en souviendra dans une centaine d’années (le précédent record datait de 1937)?

Qui se souvient d’ailleurs, à part Fabien Galthié, que son équipe avait souffert de la même façon l’an dernier, lors de son premier match automnal, pour venir à bout de l’Argentine (29-20)?

« On n’était pas surpris de se retrouver dans ces conditions », a affirmé le sélectionneur après la victoire arrachée aux Australiens grâce à un exploit individuel de l’ailier Damian Penaud. « On savait que c’était une forte possibilité, comme chaque reprise de compétition avec cette équipe-là. C’était le cas face à l’Argentine l’an dernier ».

Même si le staff tricolore se plaît à souligner l’intensité de ses séances, même s’il dispose désormais de deux semaines complètes avec son groupe pour préparer ses grandes échéances, « ça ne remplace pas les matches », affirme le capitaine Antoine Dupont.

« On a eu du mal à se trouver parfois, mais il y a eu aussi de très bonnes choses où on a pu enchaîner les séquences », estime-t-il. « Il faudra prendre le positif et essayer de gommer toutes ces imprécisions qui ne nous ont pas permis de finir les coups quand on aurait dû les finir ».

© 2022 AFP

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