Toulouse, 27 jan 2023 (AFP) – Toulouse, équipe la plus attractive médiatiquement du Top 14 de par son aura et sa cohorte d’internationaux, jouera contre Montpellier en clôture de la 16e journée son septième match de la saison le dimanche soir (21h05), une case horaire plus exposée qui a son lot d’inconvénients.
Lorsque Canal+ s’est fait souffler la majorité des droits TV du championnat de France de football, par Mediapro puis Amazon, la programmation du rugby en prime time le dimanche en contrepartie a fait grincer sous les protège-dents.
En premier lieu dans le club le plus concerné par cette nouveauté, le Stade toulousain, circonspect face aux contraintes organisationnelles pour la semaine suivante et la difficulté potentielle à remplir les tribunes alors qu’il y a travail ou école le lendemain.
« Autant au tout début on râlait, autant on s’en accommode aujourd’hui. On en a pris l’habitude et on organise nos semaines en fonction », témoigne Jérôme Cazalbou, manager du haut niveau chez les Rouge et Noir, dont toutes les rencontres se jouent cette saison à guichets fermés, quel que soit le jour.
« On est aussi là pour faire la promotion de notre sport », relativise l’ancien demi de mêlée, qui se félicite des « garde-fous » mis en place entre Canal+ et la Ligue nationale de rugby afin que le fardeau dominical soit partagé.
– « Chiant pour nos supporters » –
Un même club ne peut pas être programmé plus de quatre fois par saison le dimanche soir à domicile (pas de limite à l’extérieur), sans compter le multiplexe de la dernière journée.
Cela fera déjà trois pour Toulouse après sa réception du champion de France en titre montpelliérain, soit autant que Toulon, l’autre équipe la plus souvent cantonnée à cette case que ne goûte pas vraiment Baptiste Serin.
« On aimerait nous aussi jouer un peu à 15H00 ou 17H00, quand il fait beau et qu’il y a moins d’humidité », pestait début décembre le demi de mêlée du RCT. « On est à Toulon, il fait un grand soleil tous les jours, même en hiver, et on va encore se taper un match à 21H00 ».
« Nous on est habitués maintenant, mais c’est chiant pour nos supporters », poursuivait-il. « J’ai des amis qui ont des enfants. Je leur ai proposé des places et ils ne vont pas venir parce que les petits ont école le lendemain ».
– Toulouse, le « PSG » du rugby –
Eric Bayle, patron du rugby sur Canal+, entend les critiques, mais assure oeuvrer dans « l’intérêt collectif » de la discipline: « Si on veut faire de bonnes audiences, qui sont aussi favorables à l’exposition du Top 14, on n’a pas le choix. Il faut proposer les meilleures équipes ».
Programmer Toulouse sur le prime time dominical, comme sur celui du samedi, est pour la chaîne cryptée, diffuseur historique du championnat de France de rugby, l’assurance d’un succès d’audience.
« Un match avec le Stade toulousain, c’est un petit 20% de plus », confirme Bayle. « Il y a tout un tas de raisons: plus beau palmarès du rugby français, la moitié de l’équipe de France sur la pelouse, beau stade, qualité de jeu, notoriété, marque… »
« C’est le PSG, avec en plus le palmarès français et européen », compare-t-il tout en disant veiller à varier les plaisirs. « Les bases de la programmation classique, c’est Toulouse, puis Toulon, Clermont et le Stade français, en fonction des périodes. Mais il est aussi important d’exposer les nouvelles équipes qui montent: La Rochelle, Bordeaux, Montpellier… »
Le public préfère visiblement les classiques: les deux meilleures audiences de la saison ont été enregistrées sur des matches du Stade toulousain, contre Toulon (753.000 téléspectateurs) en septembre puis Clermont (786.000, un record depuis plus de cinq ans en phase régulière) le 1er janvier. A chaque fois le dimanche soir.
© 2022 AFP
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