Toulon, 25 mai 2023 (AFP) – Handicapé par diverses blessures, l’ailier Gabin Villière, 27 ans, n’a disputé que quatre rencontres avec Toulon au cours d’une saison où « ça a été très dur », raconte-t-il dans un entretien à l’AFP où il admet également « penser quotidiennement » à la Coupe du monde avec le XV de France.
Q: Que représente votre victoire en Challenge Cup ?
R: « C’est l’aboutissement d’une saison donc c’est beaucoup de joie et de fierté. Ça reste gravé, ça marque une vie. C’était important de gagner mais on n’a pas envie de s’arrêter là-dessus. C’est l’aboutissement d’une saison mais ça ouvre aussi l’appétit pour la suite. On a évacué beaucoup de pression en gagnant cette compétition et on a envie d’aller chercher la phase finale du Top 14, même si ça relèverait un peu du miracle. On ne va pas se mentir, si la Challenge Cup est un point positif, ce serait un échec de ne pas être dans le top six. Sur ce dernier match, ça ne dépendra pas uniquement de nous mais, sur la saison, on ne peut en vouloir qu’à nous-mêmes. »
Q: Cette victoire était-elle un soulagement pour vous après cette saison marquée par les blessures ?
R: « Complètement. J’ai eu la chance de revenir au meilleur moment, pour les phases finales. Je m’accrochais beaucoup à ça, ça m’a permis de trouver du positif pour rester debout et motivé. Ça fait plaisir et beaucoup de bien, ça permet aussi de récompenser cette année de travail après un an de blessure. »
Q: Justement, comment avez-vous vécu cette saison ?
R: « Je ne vais pas mentir, ça a été très dur. Je n’ai jamais lâché car j’avais le soutien de ma compagne, du club et de mes coéquipiers mais ça a été très dur. J’avais déjà connu une blessure similaire et j’étais revenu au bout d’un mois et demi donc j’étais parti pour réaliser la même chose. Finalement, j’ai mis six mois, ça a été long, compliqué et marqué par plusieurs opérations. Mentalement, ça n’a pas été facile. Avant le début de la saison, je m’étais fixé comme objectif de tout donner pour faire la meilleure saison de ma vie, j’en avais vraiment envie. »
Q: Puis il y a eu cette rechute à l’entraînement avec les Bleus.
R: « Ça m’a vraiment fait beaucoup de bien de retourner à l’entraînement avec l’équipe de France, de me sentir proche de mes capacités maximales. J’ai rechuté lors du dernier entraînement de la première semaine du Tournoi (le 1er février, NDLR) et ça a été très compliqué à vivre. Je revenais de très loin donc j’ai eu besoin de me recentrer sur moi, d’évacuer un peu toutes les ondes négatives. Lors des neuf premiers mois, j’étais très investi auprès du club, je voulais venir au sein du groupe, participer aux réunions et prouver à mes partenaires que je ne les abandonnais pas. Après ma rechute, j’ai essayé de m’éloigner un peu du cadre du rugby, j’en avais besoin mentalement, ça n’a pas été plus facile pour autant mais ça m’a permis de me reconcentrer sur moi. »
Q: Comment appréhendez-vous la Coupe du monde ?
R: « Je pense que je ne me rends pas encore vraiment compte de l’événement mais j’y pense quotidiennement et je m’y prépare. Ça va arriver vraiment vite, c’est une compétition qu’on a forcément tous envie de gagner. Il faudra rester sur la ligne directrice qu’on a établie depuis deux ans mais je pense qu’il y a quatre grands favoris: l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et la France. Il y aura vraiment de belles équipes et je pense qu’il y aura aussi des surprises, ce sera une compétition à ne pas manquer. »
Propos recueillis par Lucas BERTOLOTTO
© 2022 AFP
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