« Tu feras moins le malin en arrivant à Mayol! » Christopher Tolofua taquine son frère Selevasio

« Tu feras moins le malin en arrivant au stade Mayol. » Dans un entretien croisé accordé à l’AFP, le talonneur toulonnais Christopher Tolofua taquine son frère cadet Selevasio, troisième ligne, qui l’a rejoint dans le Var après des années à s’affronter en Top 14.

QUESTION: Selevasio, vous êtes arrivé à Toulon en provenance de Toulouse, comment s’est passée votre intégration ?

Selevasio Tolofua: « C’est cool, le groupe m’a bien intégré, l’ambiance est bonne et il me tarde de commencer cette nouvelle saison. Quand on arrive à deux dans un club (avec Yannick Youyoutte, NDLR), c’est toujours plus facile. »

Christopher Tolofua: « C’est quelqu’un de très ouvert. Je n’ai pas forcément eu besoin de l’aider puisqu’il connaissait déjà quelques joueurs. Le principal désormais, c’est qu’il s’adapte à notre façon de jouer. »

Q: Christopher, lui avez-vous expliqué un peu le fonctionnement du club, de la ville et des supporters ?

S.T.: « Si, il m’a expliqué la mentalité ici mais j’ai envie de le vivre par moi-même (rires). »

C.T. (il le coupe): « Tu feras moins le malin en arrivant au stade Mayol! Quand tu traverses la foule de supporters: enlève tes écouteurs, marche droit et garde la nuque gainée ! »

Q: Vous avez déjà évolué dans le même club à Toulouse…

C.T.: « C’était exceptionnel de pouvoir partager ça avec mon petit frère mais on n’avait pas les mêmes objectifs et je suis parti dès la saison d’après en Angleterre. On n’avait pas disputé beaucoup de rencontres ensemble (quatre matches en 2016-17, NDLR). Désormais, c’est le début d’une nouvelle aventure et ça va être génial! »

S.T.: « J’étais tout jeune à cette époque, je venais d’arriver dans le groupe professionnel. Il s’est passé beaucoup de choses depuis cette saison-là, on a fait notre chemin chacun de notre côté, on a grandi et c’est cool de pouvoir se retrouver sous le même maillot. »

Q: Vous trouvez-vous différents sur le terrain ?

C.T.: « Evidemment, il a un comportement beaucoup plus professionnel aujourd’hui au quotidien. Ses habitudes ont changé, sa morphologie aussi, c’est devenu un grand garçon (rire). Il a gagné en expérience et en maturité, notamment en remportant le Top 14 avec Toulouse. Cela m’a procuré deux émotions: d’un côté, j’étais dégoûté qu’une autre équipe remporte le championnat mais, en même temps, j’étais trop content pour lui qu’il soit champion! »

Q: Lorsque vous êtes ensemble sur le terrain, les émotions sont-elles accentuées ?

S.T.: « Forcément, on garde toujours un oeil sur l’autre. C’est la famille donc il y a toujours un peu plus d’excès dans les réactions. Puis on a évolué dans la même école de rugby et on joue ensemble depuis qu’on est tout petits donc on n’a pas forcément besoin de se parler pour se comprendre. »

C.T.: « Même lorsqu’on n’est pas ensemble. Lors d’une saison où je jouais en Angleterre, il s’est blessé pendant un match et c’était spécial, j’étais loin de lui alors que, sur le moment, j’aurais préféré être près de mon petit frère pour le soutenir et l’aider, même s’il pouvait vivre ça sans moi. J’aurai toujours un oeil sur lui, j’ai passé ma vie à essayer de le protéger donc, si je vois quelqu’un qui essaye de lui faire du mal, je serai là… Même si, ces dernières années, j’ai tout fait pour le défoncer lorsque je l’affrontais (rires). »

Q: Avez-vous des objectifs communs dans le rugby ?

S.T.: « Oui, on veut gagner un trophée ensemble. On a vécu quelque chose de fou l’été dernier en faisant tous les deux la tournée du XV de France au Japon. Même si on n’a pas joué ensemble, c’était un accomplissement. Ça nous a montré que c’était possible et ça nous a donné envie d’aller encore plus loin, de vivre et de partager de nouveaux moments. »

C.T.: « Cette tournée était un super avant-goût et ça donne envie d’aller plus loin. Cet été, on a fait la préparation dans le même club, on se trouve vite lors des entraînements, on n’a pas besoin de temps d’adaptation et ça nous donne envie de passer à la suite. »

propos recueillis par Lucas BERTOLOTTO

© 2023 AFP

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