Le Stade de France lui va si bien. L’ailier de poche des Springboks Cheslin Kolbe, passé par Toulouse et Toulon, va tenter de prolonger son histoire d’amour avec l’enceinte de Saint-Denis, samedi, lors de la finale de la Coupe du monde face aux mythiques All Blacks.

En six matches au stade de France, Kolbe (29 ans, 30 sélections) a engrangé des bons souvenirs: une passe décisive à destination de Yoann Huget pour soulever son premier Bouclier de Brennus en 2019 devant Clermont (24-18); un drop de cinquante mètres avec Toulouse en finale du Top 14 devant La Rochelle (18-8) deux ans plus tard; un contre assassin sur une transformation de Thomas Ramos face aux Bleus (29-28) en quarts de finale du Mondial-2023…

« J’ai plein de bons souvenirs ici, c’est vrai… », avait-il balayé avant le choc devant le XV de France. « Il s’agira d’une nouvelle opportunité pour en créer d’autres qui, je l’espère, dureront toute notre vie. »

Il y a quatre ans, au Japon, Kolbe s’était déjà montré décisif en finale, contre l’Angleterre (32-12), avec un essai où il avait su étaler cette classe qui a fait le bonheur des supporters du Top 14: accélération pour se débarrasser du pilier Joe Marler puis cadrage débordement sur le capitaine Owen Farrell pour plier l’affaire.

– Le bloc de Ramos

Avant de quitter la France pour le Japon, après six saisons en Top 14, la « Souris atomique » entend donc finir son parcours français sur une bonne note, un deuxième titre de champion du monde. Le jour de son trentième anniversaire.

Mais pas question pour ce petit gabarit (1,71 m, 77 kg) de tirer la couverture à lui. « Une nouvelle année, une nouvelle bénédiction pour moi. Mais il ne s’agit pas de célébrer (…) Représenter mon pays est plus important », a lancé Kolbe.

« Mon objectif principal sera d’aller sur le terrain pour exprimer ce merveilleux talent qui m’a été donné et de faire de mon mieux. J’ai vraiment hâte d’y être. Pour notre public, notre pays, nos joueurs, toutes les vidéos que les entraîneurs ont partagées entre eux, l’excitation que nous pouvons voir chez tous les gens au pays. C’est incroyable », a-t-il poursuivi.

Quatre ans après le sacre japonais, les Springboks de 2023 ont aussi l’occasion de devenir l’unique équipe à quatre couronnes planétaires.

« Nous n’aimons pas nous comparer à ce qui se passait il y a quatre ans. Beaucoup de choses ont changé – l’équipe, la culture, les opportunités offertes aux joueurs. C’est une équipe qui s’est développée, qui a de l’expérience, qui a grandi…. La fraternité, l’amour que nous avons les uns pour les autres, c’est énorme pour nous », a encore rappelé Kolbe.

– N.9 bis –

Quelques années après avoir été dénigré pour sa taille, jugé trop léger au milieu des colosses sud-africains, Kolbe est solidement installé chez les Boks.

Avec un banc articulé autour de sept avants et un seul arrière, l’ailier est même censé endosser le rôle de demi de mêlée en cas de blessure ou défaillance du titulaire Faf de Klerk.

« La dernière fois que j’ai joué N.9 en sélection, ça devait être en 2021, contre l’Argentine. Ca fait quelques années. Je vais faire de mon mieux pour contribuer au succès de l’équipe », a souri l’intéressé.

« Quel que soit le plan des entraîneurs, c’est aux joueurs d’y adhérer le plus tôt possible. J’ai un peu joué demi de mêlée à VII et Faf (de Klerk, NDLR) m’a donné quelques conseils pour que je sois à la hauteur. Quel que soit le poste que j’occupe, je veux simplement avoir un impact positif sur le jeu, pour le maillot des Springboks et pour mes coéquipiers. »

Car Kolbe a une finale à gagner. Dans ce stade de France qui l’a sifflé, en demi-finale, pour avoir contré une semaine plus tôt une transformation du buteur français Thomas Ramos. Un geste qui priva les Bleus de deux points décisifs en fin de match.

© 2023 AFP

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