La suprématie européenne sera en jeu samedi (15h45/13h45 GMT) au Tottenham Hotspur Stadium de Londres pour la finale de Champions Cup tant attendue et inédite entre les deux plus grandes équipes du continent, le Toulouse d’Antoine Dupont et sa bête noire du Leinster.

Les cinq étoiles brodées au-dessus de l’écusson toulousain, en plein centre du maillot, témoignent de l’histoire et de l’attachement du club à la compétition, dont il a remporté la toute première édition en 1996 et quatre autres plus tard (2003, 2005, 2010 et 2021).

Les Irlandais, qui en ont une de moins sur leur tunique bleue (2009, 2011, 2012 et 2018), comptent bien revenir à hauteur à l’issue de ce choc de titans entre les deux plus beaux palmarès du rugby continental, une sorte de Real Madrid-Bayern Munich version ovale.

« Ca sera une finale de rêve si on a la chance de gagner à la fin », nuance l’ouvreur des Rouge et Noir Romain Ntamack, l’une des figures, avec Dupont, d’une génération dorée qui a « envie de tout gagner, tout le temps ».

Curieusement au vu de leurs faits d’armes, les deux équipes ne se sont encore jamais affrontées en finale. C’est arrivé trois fois au stade précédent ces dernières années (2019, 2022 et 2023), pour autant de désillusions toulousaines à Dublin.

– Force collective –

Les champions de France en titre ont réalisé cette saison une phase de poules parfaite (4 victoires bonifiées) pour avoir l’assurance de recevoir le plus loin possible dans la compétition et s’éviter un nouveau traquenard à l’Aviva Stadium.

Ils dégagent depuis décembre, avec 6,6 essais et 44,4 points par match en moyenne, une force collective impressionnante, aussi bien par leur jeu de mouvement caractéristique que par la puissance de leurs avants.

« Ils ont battu assez confortablement toutes les équipes qui se sont présentées face à eux », se méfie le demi de mêlée du Leinster Jamison Gibson-Park, conscient du « défi » qui l’attend face à son homologue Dupont, « le meilleur joueur mondial des dernières années » selon lui.

Ce sera l’un des nombreux matches dans le match — avec Mallia/ Lowe, Mauvaka/ Sheehan ou Meafou/ McCarthy — de cette finale neuf étoiles aux faux airs de France-Irlande, tant les internationaux affluent de part et d’autre.

Le dernier, dans le Tournoi des six nations, avait largement tourné à l’avantage du XV du Trèfle (38-17), mais c’était une autre compétition, Dupont et Ntamack n’étaient pas avec les Bleus. Et les Toulousains bénéficient aussi, avec l’Anglais Jack Willis, le Tongien Pita Ahki ou l’Argentin Juan Cruz Mallia, d’une formidable légion étrangère.

– Imbattables en finale ? –

Battu d’un rien par La Rochelle lors des deux dernières finales (24-21 et 27-26), le Leinster, malgré l’arrivée dans son staff de Jacques Nienaber, sacré champion du monde avec l’Afrique du Sud, semble (un peu) moins fort cette année sans son maître à jouer Johnny Sexton, parti à la retraite.

Les quintuples champions d’Europe toulousains pourront trouver (ou pas) d’autres motifs d’espoir dans les statistiques: ils n’ont plus battu la province dublinoise en phase finale depuis 2010 (26-16 en demi-finale), mais n’ont plus perdu une finale depuis 2008 toutes compétitions confondues (8 victoires).

Capables de moments de grâce, avec des essais venus d’ailleurs, ils ont aussi parfois quelques absences défensives et le trou d’air de la deuxième mi-temps contre les Harlequins en demi-finale (38-26) il y a trois semaines aura fait office de piqûre de rappel.

Trois ans après leur dernier sacre continental à Twickenham, on imagine de toute façon assez mal les hommes d’Ugo Mola retrouver Londres la fleur au fusil pour la guerre des étoiles qui les attend face à leur meilleur ennemi irlandais.

© 2024 AFP

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