Paris, 2 oct 2023 (AFP) – A ceux qui se retrouvent dépourvus une fois la semaine venue, et pour éviter un sevrage trop ardu entre deux matches du Mondial-2023, il existe une solution: les podcasts dédiés au rugby, qui prolifèrent. Et il y en a pour tous les goûts.
Surfant sur le succès des podcasts britanniques (« The rugby Pod », « RugbyPass », « The good, the bad and the rugby »), les médias français spécialisés dans le sport s’y sont mis (« Crunch » de l’Equipe, « Entre les potos » de RMC, « Le chant du coq » du site Rugbyrama), bientôt suivis par ceux fondés par des « amateurs » et passionnés.
Même le syndicat des joueurs professionnels Provale a lancé en début d’année le sien, intitulé « Cadrages et bavardages » et qui évoque notamment la reconversion et l’après-rugby, avec par exemple le capitaine des Bleus Thierry Dusautoir ou la demie de mêlée du XV féminin Laure Sansus.
Lancé en 2017 par la journaliste de L’Equipe Chrystelle Bonnet, « Crunch », désormais présenté par sa consoeur Léa Lostic, qui réunit autour d’elle les rubricards rugby du quotidien sportif, livre lundi son 92e épisode, après le record (220.000 écoutes) établi par le précédent, sur la blessure d’Antoine Dupont.
« On avait pour ambition au départ d’en sortir un toutes les semaines mais c’est compliqué de trouver le temps et que les journalistes soient tous présents pour l’enregistrement », explique la jeune femme à l’AFP.
Mais, à l’occasion du Mondial-2023 en France, « on l’a relancé » car « depuis le Grand Chelem réalisé par les Bleus en 2022, il y a un réel engouement autour de cette équipe », affirme Léa Lostic.
Le podcast permet de « décliner le travail de l’Equipe dans un autre format, comme un magazine » et « d’accrocher un public qui ne lit pas forcément le journal », explique la journaliste, pour qui « l’avantage, c’est qu’on peut tout faire, on n’est pas contraint par la pagination ».
– « 40 heures de travail » –
A la tête de « la Cravate » et de ses bientôt 100 épisodes en accès gratuit, Yohan Zuckmeyer, un ancien joueur amateur et consultant en web marketing, a pour sa part fait de l’entretien au long cours sa marque de fabrique.
« Quand j’ai commencé, mon rêve c’était d’avoir Guy Novès, j’y suis arrivé au bout de deux ans », raconte à l’AFP ce Tarbais, satisfait de suivre son « plaisir, sans contrainte » pour le choix de ses interlocuteurs.
A son micro, se sont succédé depuis 2019 de grands anciens (Philippe Sella, Jean-Pierre Garuet), des personnalités médiatiques (Dimitri Yachvili, Ugo Mola ou Pierre Berbizier), mais également quelques « ovnis » (Aristide Barraud, Omar Hasan ou Henry Broncan) et les rugbywomen Safi Ndiaye et Marjorie Mayans.
Tous, pendant une à parfois plus de deux heures, ont raconté leur parcours rugbystique sous forme de « bulle intemporelle » mêlant anecdotes, souvenirs et analyses du jeu, pour une moyenne de « 50 à 60.000 écoutes par mois », précise le podcasteur.
« Un épisode, c’est environ 40 heures de travail », explique encore Yohan Zukmeyer, qui a lancé au printemps une association loi 1901, à l’adhésion annuelle de 59,99 euros, afin d’être soutenu financièrement au quotidien.
– « Fan et fun » –
Le podcast « Pack de potes » mixe de son côté décorticages techniques, rencontres avec des personnalités et découvertes des « à-côtés » du rugby, sur un ton « fan et fun ».
L’idée est partie en juin 2019 d’une discussion entre trois « potes »: un Américain vivant en France, Thierry Kauffmann, un ancien deuxième ligne du PUC et du Racing Métro, Théo et d’un joueur de l’USO Massif Central, un club parisien de Fédérale 3, Charlie.
Avec à la clé des rencontres avec l’ancien arbitre Romain Poite, l’agent de joueurs Miguel Fernandez ou les auteurs de la BD « Les Rugbymen »… Des épisodes disponibles désormais dans le portail « divertissement » des TGV Inoui.
« On n’a rien à vendre, c’est totalement auto-financé et on le fait par plaisir, juste pour passer un bon moment, souligne à l’AFP Thierry Kauffmann. Avec un fil éditorial simple: du familial, de l’humain et pas de polémique ».
© 2023 AFP
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