Auckland, 1 nov 2022 (AFP) – Gare à Portia Woodman! L’ailière de la Nouvelle-Zélande, que les Bleues rencontreront samedi en demi-finale du Mondial féminin de rugby, est une redoutable finisseuse, dont la capacité à accélérer et à pourfendre les défenses adverses en fait une véritable « machine à marquer ».
Pour la légende des All Blacks John Kirwan, c’est simple: sa compatriote est « l’une des meilleures du monde à son poste, tant chez les hommes que chez les femmes », estime-t-il dans un entretien à l’AFP.
« Si vous faites la liste de ce qui fait un grand ailier, elle a tout: la vitesse, la puissance, les appuis, la capacité à feinter et accélérer, l’agressivité au contact », énumère-t-il.
Samedi, en ajoutant deux essais à son escarcelle déjà bien garnie face aux Galloises en quart de finale à Whangarei, l’ailière d’origine maorie est devenue la meilleure marqueuse d’essais (20) en Coupe du monde, hommes et femmes confondus, en seulement 22 sélections !
« C’est assez surréaliste. Mais c’est tout à l’honneur des filles qui font tout le travail à l’avant, je suis juste là pour le terminer, c’est mon job », a expliqué après la rencontre la joueuse de 31 ans.
– « Continue à nous inspirer » –
« Quand on voit les noms qui sont dans cette liste – Jonah Lomu, Sue Day, Bryan Habana… Ce sont des légendes du rugby, alors se voir en quelque sorte au même niveau qu’eux, je trouve ça assez incroyable. Ce n’est pas quelque chose qu’on pense vivre un jour, mais tout le mérite revient à l’équipe », a ajouté la double championne du monde à VII.
« Bravo pour cet exploit! Et tu n’es pas prêt de t’arrêter – ça en est presque flippant – donc continue comme ça, à nous inspirer, à montrer au monde entier quel beau sport nous pratiquons », l’a félicité justement un autre « top scorer », le Sud-Africain Bryan Habana, dans un message sur les réseaux sociaux.
Certes, « c’est le travail d’un ailier de marquer des essais mais elle est capable de marquer dès qu’une occasion se présente », souligne encore Kirwan, vainqueur du premier Mondial masculin en 1987.
Avec 13 essais, dont huit en un seul match, Portia Woodman avait déjà été la meilleure marqueuse de la précédente Coupe du monde en 2017, remportée par la Nouvelle-Zélande. Mais l’année suivante, elle s’était rompu un tendon d’Achille.
Après une longue convalescence, Woodman avait rechaussé les crampons pour aider son pays à décrocher l’or olympique à Tokyo l’été dernier.
Kirwan, qui a subi une blessure similaire vers la fin de sa carrière, sait combien la récupération peut être difficile.
Après ça, « je n’ai plus jamais été le même, du point de vue de l’accélération », a-t-il confié à l’AFP. « Je l’admire vraiment d’être revenue, car ce n’est pas seulement un défi physique mais aussi psychologique ».
– Dynastie –
La jeune femme a admis que cette blessure l’affectait toujours: « le plus gros problème, c’est que le mollet de ce côté ne retrouvera jamais sa force, a-t-elle déclaré.
Le style spectaculaire de Woodman a fait qu’elle a souvent été comparée à une autre légende des All Blacks et terreur des défenses adverses, Jonah Lomu.
« C’est plutôt cool », a déclaré à l’AFP Woodman, qui était pilier avant de passer à l’aile. « J’ai toujours admiré Jonah Lomu ».
Woodman, en couple avec une autre star des « Black Ferns », Renee Wickliffe, est issue d’une famille de rugbymen: son père, Kawhena Woodman, et son oncle, Fred Woodman, ont joué pour les All Blacks.
« J’ai joué contre le père et l’oncle de Portia, ils étaient d’excellents trois-quarts », se rappelle John Kirwan. « Vous ne vouliez jamais tomber face aux Woodman. Ils étaient forts, rapides et agressifs, des qualités dont elle a hérité ».
Avant de conclure: « les chiens ne font pas des chats ».
© 2022 AFP
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