Après la remontée incroyable au score contre Oyonnax la semaine dernière avec une deuxième mi-temps totalement aboutie, on attendait une confirmation vendredi soir contre, Soyaux-Angoulême, la lanterne rouge du championnat. Il y a trois semaines contre la même équipe de Soyaux-Angoulême, Grenoble avait effectué un match d’une médiocrité sans nom commettant faute sur faute, incapable d’assurer plus de trois passes de suite et avait perdu 9 à 3 loupant la victoire dans les derniers instants. On se demandait alors si les hommes de Stéphane Glas allaient enfin produire un rugby digne de leurs ambitions. La semaine dernière, les Grenoblois ont répondu présent balayant d’un revers de manche les Oyomen sur leur pelouse lors d’un deuxième acte de toute beauté ponctué de quatre essais très bien construits, ce qui a suscité beaucoup d’espoir pour la suite du championnat.
Contre les Charentais, ce vendredi soir, au bout de deux minutes de jeu, les Grenoblois poursuivent sur leur lancée du match dans l’Ain en marquant un superbe essai en bout de ligne par Karim Qadiri ! Dominant outragement dans l’occupation et la possession du ballon, les Grenoblois n’arrivent plus à concrétiser leurs occasions en raison de petites imperfections liées à une précipitation des uns et des autres. Puis, survient le carton rouge infligé au talonneur charentais, Avei, coupable d’un coup de genou sur la tête du jeune demi de mêlée grenoblois, Florian Zupan. On pense, alors, que la partie risque de basculer totalement pour Grenoble. Il n’en fut rien, bien au contraire. La conquête iséroise en mêlée fermée est malmenée et les imperfections dans le jeu redonnent le moral aux Charentais qui font preuve d’un état d’esprit remarquable pour défendre leur camp, mais ne peuvent empêcher d’encaisser un deuxième essai des Grenoblois à la suite d’un très beau mouvement. Le 15-6 à la mi-temps est plutôt flatteur pour les Angoumoisins et laisse les supporters grenoblois sur leur faim au regard de la domination de leurs protégés.
Regonflés à bloque par un Vincent Etcheto agacé durant tout le premier acte par les décisions de l’arbitre, les Charentais comblent leur retard en plantant deux essais et une pénalité face à des Grenoblois apathiques, incapables de mettre toute l’agressivité nécessaire pour défendre leur camp, alors qu’ils sont en supériorité numérique ! Les hommes d’Etcheto mènent, alors20 à 15 et on sent de plus en plus de fébrilité dans le camp grenoblois qui confond vitesse et précipitation, et, surtout, subit toujours les assauts de la mêlée charentaise. Heureusement, le banc isérois fera la différence avec une entrée remarquable de Déon Fourie qui permet aux siens d’égaliser. De plus, les deux jeunes piliers, Zack Gauthier et Régis Montagne, reprennent le dessus en mêlée fermée et la conquête en touche déploie des portés qui mettent toute la défense angoumoisine sur le reculoir. C’est de nouveau, une nouvelle équipe grenobloise qui est sur le terrain, qui a repris les rênes du combat, qui a remis de l’ordre dans son jeu se traduisant par un quatrième essai marqué de nouveau en bout de ligne par Qadiri. Il reste, alors un quart d’heure pour aller chercher le bonus offensif. Echaudés par le retour au score des Charentais au début du deuxième acte, les Grenoblois vont gérer la fin de match en préservant leur en-but, non sans mal, commettant encore des fautes bêtes faisant craindre le pire à chaque pénalité concédée. Grenoble obtient, même, une balle de bonus offensif, mais, les joueurs préfèrent tenter la pénalité du plus 8 qu’un point supplémentaire aux quatre de la victoire, qui, à ce moment du match n’est pas acquise. Ce manque d’ambition contraste avec celui constaté la semaine passée qui avait vu les Grenoblois préférer les pénaltouches et tenter de marquer des essais, plutôt que les points au pied dans les derniers instants pour sécuriser la victoire. Les semaines se suivent, mais ne se ressemblent pas encore dans le camp grenoblois qui n’a pas encore retrouvé toute la confiance nécessaire pour éviter de se faire peur. Tout le camp grenoblois devra se contenter d’une victoire étriquée, laissant un point de bonus en route et, toujours, la même impression, que le collectif n’est pas encore au point. Il y a de l’envie de bien faire, alors, rien n’est perdu pour peu que les belles phases collectives en attaque comme en défense prennent le dessus sur les fautes individuelles qui génèrent la peur.