Sécurité au Mondial de rugby: mission accomplie, cap sur les JO-2024

Paris, 29 oct 2023 (AFP) – A neuf mois des JO-2024 à Paris, c’est un soulagement pour l’Etat et les organisateurs au lendemain de la finale du Mondial de rugby au Stade de France: tout s’est passé sans encombres et ce dans un contexte accru de risque terroriste.

Les deux mois de compétition — aussi traversés par une visite papale et une visite royale avec Charles III, se sont déroulés sans accroc. « On a rassuré, on s’est affûté, on a au total un dispositif sur le plan de la sécurité qui a été extrêmement robuste en dépit d’un contexte particulièrement exigeant », s’est félicité dès vendredi soir la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra sur FranceInfo.

Et les moyens pour assurer la sécurité des Jeux et de sa cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine à Paris seront « décuplés » par rapport à ceux mobilisés pour le Mondial de rugby, a affirmé dimanche le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, rappelant que « 11.000 » membres des forces de l’ordre et « environ 3.000 policiers municipaux » avaient été mobilisés « chaque jour ».

Il a précisé qu’il y avait eu « 500 alertes à la bombe » pendant le Mondial de rugby et « seulement 3% de défaillance de la sécurité privée ».

Après le fiasco de la finale de la C1 fin mai 2022, il ne fallait pas se rater pour accueillir les 600.000 étrangers et plus de 2 millions de spectateurs venus participer à cette fête internationale.

Seul le premier week-end a été marqué par des mini-couacs, avec des fans qui ont raté les premières minutes de leur match à Marseille et à Bordeaux.

Mais surtout l’ambiance s’est considérablement alourdie en France dix jours avant la fin avec l’assassinat d’un professeur devant son lycée à Arras, et le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, ce qui a conduit le ministère de l’Intérieur a rehausser la sécurisation des sites, le pays étant passé en « urgence attentat ».

Les « fan zones » situées en province ont alors toutes fermé pour ces raisons de sécurité.

– Rodage pour la SNCF –

A Paris, la place de la Concorde qui accueillait le « village rugby » est restée ouverte jusqu’au bout. « 1,5 million de personnes ont fréquenté ces villages et il n’y a eu aucun incident », avait expliqué Jacques Rivoal, président du comité d’organisation avant les demi-finales. Selon lui, Tony Estanguet, le patron du comité d’organisation des JO, a salué « la belle réussite sur le plan festif de cette Coupe du monde ».

« Pas de problème majeur à signaler », résume le comité d’organisation. Les 6.000 agents de sécurité privée déployés dans tous les stades ont fait leur travail. Et au milieu quelques policiers irlandais et parfois une brigade cynophile allemande.

Du côté du Stade de France, RAS, si ce n’est une consommation de bière « deux fois plus importante » que d’habitude pour les supporters irlandais… une bière qu’il a fallu « éliminer » ce qui a occasionné un nettoyage plus important que d’habitude, explique pudiquement un des responsables.

Côté transports, aucun accroc non plus.

La SNCF a profité des dix matches au Stade de France pour rôder son dispositif alors qu’une quarantaine de gares devront gérer les flux de voyageurs pour éviter les goulets d’étranglements et les attroupements sur les quais lors des JO.

C’est donc mission accomplie avant les Jeux de Paris dont l’équation sécurité se complexifie encore avec la situation internationale. Les organisateurs travaillent sur des « variables d’ajustement » mais « nous voulons conserver le principe de cette cérémonie d’ouverture », a assuré la ministre des Sports.

– Gestion des foules –

Et pour améliorer encore les choses, dans une tribune publiée le 20 octobre dans Le Monde, deux universitaires incitent la France à combler son retard pour intégrer les connaissances scientifiques sur les comportements des foules pendant de grands évènements.

« A l’aide d’outils issus de la mécanique des fluides ou de la physique newtonienne, les chercheurs sont en mesure d’anticiper des zones de congestion et le risque d’accident », expliquent Medhi Moussaïd (institut Max Plank Berlin) et Pascal Viot (laboratoire sociologie urbaine de l’école Polytechnique de Lausanne).

Sur le plan cognitif, « contrairement à une idée répandue dans le contexte français, les foules réagissent de manière rationnelle aux messages qui leur sont adressés », expliquent-ils aussi, citant en modèle la rénovation du stade de Wembley avec des « feux de signalisation pour piétons » et « la diffusion de messages clairs sur le parcours d’accès au stade ».

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© 2023 AFP

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