Gaëlle Hermet, capitaine courage, capitaine épanouie

Paris, 21 oct 2022 (AFP) – La troisième ligne des Bleues Gaëlle Hermet, absente contre l’Afrique du Sud (40-5) en ouverture du Mondial puis remplaçante mais auteure d’une rentrée déterminante face à l’Angleterre malgré la défaite, retrouve samedi son rôle de capitaine dans lequel elle s’épanouit, face aux Fidji.

« Je mentirais si je disais que je ne suis pas hyper heureuse », souriait jeudi la joueuse du Stade toulousain après l’annonce de la composition d’équipe, officialisant son retour comme titulaire et au capitanat, « prêté » lors des deux premières rencontres à la deuxième ligne Céline Ferer.

Blessée à un genou lors du premier match de préparation des Tricolores remporté contre l’Italie (21-0) début septembre à Nice, Hermet (26 ans, 46 sél.), capitaine depuis l’automne 2017, avait quitté le groupe pour aller se soigner, avant de prendre l’avion pour Auckland.

Une fois en Nouvelle-Zélande, il lui a fallu passer de longues journées à s’entraîner en marge du groupe. Jusqu’à ce que l’annonce de la composition du XV de départ contre les Sud-Africaines tombe: quoique « opérationnelle », elle est ménagée pour ce premier match.

– Gaëlle Hermet surnommée « Gagou » –

« La blessure est un peu arrivée au mauvais moment. Ça a été un peu difficile de rester sur le bord du terrain, de réintégrer progressivement l’équipe, de ne pas pouvoir participer à tout, même si je participais à la vie de groupe », explique celle que ses coéquipières surnomment « Gagou ».

Formée à Carmaux (Tarn), auteure du Grand Chelem dans le Tournoi en 2018, l’ergothérapeute de métier s’accroche, serre les dents et poursuit son travail de « réathlétisation ».

« Ça a été dur de m’entraîner toute seule (…). Parce que même si t’es là, dans le groupe, même si tu participes à toutes les réunions, sauf celles qui sont sur le terrain, c’est dur », affirme la jeune femme dont c’est le premier Mondial, dans la série « Âmes soeurs », produite par la FFR et disponible sur YouTube.

Mais la Toulousaine, championne de France en juin aux côtés de Pauline Bourdon, Laure Sansus et Céline Ferer, a « toujours cru » en son retour rapide, « parce qu’il y avait le groupe et que le groupe nous permet d’être bien », évoquant les moments de détente avec les « twins » (Marine et Romane Ménager), entre coloriages et réalisation de puzzles.

« Je suis trop contente d’avoir retrouvé le groupe, ça me fait du bien, ajoute-t-elle. Moi, je vis des moments rugby que pour ça, pour être avec mes coéquipières, pour vivre des moments +ouf+ dans le rugby mais aussi en dehors ».

Alors, quand elle est annoncée comme remplaçante contre l’Angleterre, elle savoure.

– « Plus de force » –

Et même si le jour du match, sa rentrée se fait « dans un contexte un petit peu particulier, sur blessure de Romane » à la 17e minute, une fois sur le terrain, la troisième ligne donne tout, partout: aux plaquages (18), à l’animation, aux encouragements et jusqu’à l’essai, le seul côté français (64e). Exemplaire.

« Ce qui a fait qu’on a pu mettre en place cette performance-là, c’est aussi malheureusement les blessures de Romane et de Laure (Sansus, à la 12e, ndlr) qui nous ont aussi beaucoup +impactées+ », explique-t-elle. Mais « ça nous a donné encore plus de force parce qu’on avait vraiment envie de se battre pour elles ».

Une solidarité entre filles que résume bien Ferer, toujours dans « Âmes soeurs »: « c’est forcément à elle que je pensais (avant l’Afrique du Sud, ndlr) sachant que je prenais un peu +son+ capitanat, même s’il n’est que de passage et qu’il n’appartient à personne ».

Pas de souci donc pour la Basque au moment de lui repasser le relais: « ça fait cinq ans que (Gaëlle) a ce rôle et qu’elle le tient très bien ». Et samedi, face aux Fidji, les deux joueuses entreront sur le terrain ensemble, avec la même envie et un objectif: « s’épanouir sur le terrain ».

lrb/gk

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