Auckland, 3 nov 2022 (AFP) – Et si les Bleues, déterminées à aller chercher la première finale en Coupe du monde de l’histoire du rugby féminin français, renversaient les « Black Ferns » néo-zélandaises, tétanisées par l’enjeu devant leur public, samedi (07h30) à Auckland?
Et si la bande à Gaëlle Hermet, meilleure défense des équipes du dernier carré avec seulement 21 points encaissés, réussissaient à résister à la furia offensive des coéquipières de Ruby Tui et autres Portia Woodman, avec leurs 209 points marqués, dont 35 essais?
Et si ces Tricolores, après un Tournoi des six nations mitigé, terminé à la deuxième place, et une préparation au Mondial loin d’être sereine, prenaient « les clefs du camion » pour offrir à la France du rugby féminin cette finale que leurs homologues masculins ont déjà atteinte trois fois (1987, 1999 et 2011)?
« L’objectif de samedi, c’est de gagner, faire la meilleure performance possible, ramener la victoire et cette place en finale. On est en capacité de le faire mais il faudra qu’on sorte une très grosse performance », répond l’arrière Emilie Boulard.
Le défi qui attend les Bleues est de taille: affronter au pays du rugby, dans le temple de l’Eden Park qui, pour l’occasion accueillera près de 40.000 spectateurs, les quintuples championnes du monde néo-zélandaises (1998, 2002, 2006, 2010 et 2017).
« On aborde ce match de manière terre à terre, assure la troisième ligne Marjorie Mayans. On les a battues deux fois à l’automne dernier (38-13 à Pau et 29-7 à Castres), donc on ne s’en fait pas tout un monde, mais on se dit qu’on a une grosse carte à jouer ».
– Jeu au pied –
L’encadrement des Françaises, s’il affirme « très humblement » que les « Black Ferns » sont les favorites, sait aussi que ce XV féminin a suffisamment d’atouts pour créer la surprise.
« Certes, il faudra qu’on dépasse » le contexte du match, le premier entre les deux formations en terre néo-zélandaise, « mais on a un groupe qui a la capacité à se mettre au niveau des évènements et des adversaires quand il le faut », estime l’entraîneur-adjoint en charge de la mêlée, David Ortiz.
« Garçons comme filles, pendant très longtemps, on les a toujours vus comme +l’ogre néo-zélandais+: on ne les jouait pas beaucoup, il y avait le haka, toute la culture derrière, leur force et leur puissance. Aujourd’hui, tout ça a été beaucoup atténué, car on les rencontre plus souvent, parce qu’on les a battus dernièrement aussi », explique de son côté le sélectionneur Thomas Darracq.
Du côté des Néo-Zélandaises, où figureront sur la feuille de match samedi 12 des joueuses battues par les Françaises lors de leur tournée d’automne 2021, on tient un discours prudent.
« Ce qui est arrivé par le passé reste le passé. C’est un match comme un autre et nous savons qu’elles vont sortir le grand jeu, mais nous ferons de même », affirme l’arrière Renee Holmes. « Leur pression en défense est grande et elles courent très vite », souligne la centre Theresa Fitzpatrick.
Leur entraîneur, l’ancien sélectionneur des All Blacks Wayne Smith, se méfie quant à lui d’Emilie Boulard et de la demie d’ouverture Caroline Drouin, capables d’asseoir la domination territoriale des Bleues grâce à leur jeu au pied, et « qu’il n’est pas facile de contrer ».
Devant leurs familles, les Françaises se verraient bien en tout cas créer l’exploit, comme le glisse la centre Gabrielle Vernier: « rien que pour nous, ce groupe, atteindre cette finale serait fantastique ».
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