Les « Black Ferns », une équipe à part, un Haka incroyable

Black Ferns , une équipe à part, un haka incroyable (vidéo)

Auckland, 2 nov 2022 (AFP) – L’équipe féminine de rugby néo-zélandaise, plus connue sous le nom de « Black Ferns » (les fougères noires, en référence à l’emblème du pays), est une formation à part dans un pays qui voue un véritable culte à ses « All Blacks ».

Samedi, pour les deux demi-finales du Mondial, l’Eden Park, où les « All Blacks » avaient remporté la première Coupe du monde de l’histoire en 1987 face à la France, puis à nouveau en 2011, toujours face aux Bleus, devrait accueillir près de 40.000 spectateurs pour y applaudir « leurs » Black Ferns, un record.

Signe que le rugby féminin a passé un cap.

N’empêche qu’au « pays du long nuage blanc » (la traduction d’Aotearoa, le nom maori de la Nouvelle-Zélande), si effectivement le rugby à XV est le sport le plus populaire, les « Black Ferns » y ont souffert par le passé de problèmes similaires à ceux de tout sport féminin: sous-financement, manque de soutien et de publicité.

La Fédération néo-zélandaise (NZRU) n’a ainsi commencé à financer son équipe féminine qu’en 1995, lui octroyant des entraîneurs professionnels et des outils destinés à améliorer ses performances et faisant signer des contrats à ses joueuses.

Grâce à l’intégration des septistes notamment, l’équipe s’est considérablement étoffée, devenant l’une des meilleures de la planète rugby, jusqu’à remporter cinq titres de championnes du monde.

– Libérer la parole –

Mais avec la pandémie de Covid-19, les « Black Ferns » ont connu un coup d’arrêt brutal.

Privées de voyages et donc de rencontres internationales, les Néo-Zélandaises en ont payé le prix lors de leur tournée d’automne en Europe, il y a un an, subissant quatre lourdes défaites: deux face à l’Angleterre (43-12 et 56-15) et deux face à la France (38-13 et 29-7).

Une série négative qui a eu pour conséquence non seulement de libérer la parole des joueuses, certaines, notamment d’origine maorie, accusant l’encadrement de propos blessants à leur égard, mais aussi de changer d’entraîneur.

Depuis l’arrivée mi-avril de Wayne Smith, l’ancien sélectionneur des All Blacks, les Black Ferns ont retrouvé leur rugby: elles ont terminé premières de la phase de poule du Mondial, marquant 209 points (dont 35 essais) en quatre matches.

Mais leurs matches en Nouvelle-Zélande ne sont accessibles que via un service payant, sur la plateforme de télécommunications Spark, quand ceux des « All Blacks » au Mondial-2023 auront les honneurs de la chaîne publique TVNZ.

Interrogée à ce sujet par l’AFP, lors d’un entraînement de l’équipe féminine du Ponsonby Rugby, où les joueuses viennent avec leurs bébés en poussettes, l’ancienne deuxième ligne des « Black Ferns » Eloise Blackwell, championne du monde en 2017, répond par une pirouette.

– « Le même job » –

« Vous voulez ma réponse politiquement correcte ou l’autre ? La vérité, c’est qu’on fait le même job que les +All Blacks+ », affirme-t-elle, espérant que « l’atmosphère si spéciale et l’engouement » des supporters vus à Whangarei (nord), lors des quarts de finale, laissent entrevoir un meilleur futur pour le rugby féminin dans son pays.

Car en Nouvelle-Zélande si un cinquième des 150.000 licenciés de la NZRU sont des femmes, le rugby féminin « reste majoritairement amateur, avec des joueuses qui travaillent la journée ou sont mères de famille, à l’image de celles des cinq équipes basées à Auckland », explique à l’AFP Shane van Velzen, manager général du Grammar TEC, qui n’a jamais formé de « Black Fern », mais plusieurs « All Blacks », ainsi que Ben Lam, l’ailier de Montpellier.

Malgré tout, devenir une « Black Fern » reste un « rêve » pour les petites filles néo-zélandaises, confie à l’AFP Milahn Ieremia, du Ponsonby Rugby club, dont la joueuse favorite est Ruby Tui, « car c’est une ailière comme moi ».

Et ce rêve n’est pas si inaccessible que ça. La deuxième ligne des Bleues Manae Feleu (22 ans, 5 sél.), originaire de Wallis-et-Futuna et qui a été au lycée en Nouvelle-Zélande, à Hawke’s Bay, retrouvera ainsi samedi l’une de ses amies de l’époque devenue une « Black Fern », la pilier Awhina Tangen-Wainohu.

Le Haka des Black Ferns :

L’équipe féminine de rugby néo-zélandaise, qui est une formation à part dans un pays qui voue un véritable culte à ses « All Blacks », possède également son propre Haka. Pour preuve , regardez ci dessous celui que les Black Ferns ont réalisé face aux galloises pour le quart de finale :

© 2022 AFP

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