Capbreton (France), 26 jan 2023 (AFP) – « S’il y a des matches où il faut limiter la voilure pour gagner… » En plein débat sur la +dépossession-repossession+, l’entraîneur du XV de France Laurent Labit s’est voulu avant tout pragmatique en ardent défenseur de « l’alternance » jeudi lors du stage de Capbreton.
QUESTION: Une année de Mondial, doit-on cacher le jeu du XV de France ?
REPONSE: « Au début, on voulait gagner des matches et des compétitions, c’est ce qui nous intéresse. On aborde une compétition que l’on a remportée la saison dernière et, plus que défendre notre titre, on veut regagner ce titre-là. C’est le jeu du Tournoi qui nous intéresse. On se penchera sur le jeu de la Coupe du monde et ce qui y arrivera plus tard. Aujourd’hui, on est +focus+ sur ce Tournoi avec des grands rendez-vous pour nous, notamment trois déplacements. On avait gagné en Irlande il y a deux ans dans un stade à huis clos. On a joué en Angleterre une fois avec 500 personnes. Les contextes seront différents, notre statut a changé aussi. Ce sera bien de voir aussi comment on se comporte dans ces moments-là ».
Q: Après avoir parlé de dépossession, on parle désormais de +repossession+…
R: « C’est toujours notre principe et celui du rugby moderne. Les Néo-Zélandais jouent comme ça. C’était l’équipe qui, pendant longtemps, jouait le plus au pied et profitait des mauvais jeux au pied des adversaires, des situations sous pression ou des turnovers. On a réfléchi quand on est arrivé à quel rugby nous correspondait le mieux, quel était notre ADN et quelles étaient aussi les exigences du rugby international. On est parti du principe qu’on est bon quand le jeu est déstructuré, quand on re-possède le ballon, quand l’équipe adverse est désorganisée sur les turnovers, les ballons perdus par l’adversaire et les contre-attaques, où on excelle. Comment construire ce jeu-là ? Il y a deux secteurs essentiels: le jeu au pied mais, quand on est décideur, pas quand on est obligé de jouer au pied. C’est une grande différence. A partir du moment où Shaun (Edwards, spécialiste de la défense, NDLR) est arrivé, on a une défense de niveau mondial. On récupère les ballons soit après collision et contacts, soit sur +contest+ et grattages, soit parce qu’on met l’adversaire sous pression et est obligé de jouer au pied et nous donne des ballons à réutiliser sur des contre-attaques ».
Q: Va-t-on vous voir tenter plus de coups par rapport à l’automne ?
R: « On est dans l’alternance. On a fait le bilan de novembre, on savait pourquoi on avait demandé ça aux joueurs mais ce qui nous intéresse avant tout, c’est de gagner, c’est la priorité et cela ne changera pas pour nous. S’il y a des matches où il faut limiter la voilure, on continuera à le faire mais après, il est évident que les joueurs doivent s’adapter. Ils l’ont senti, l’ont vu contre les Australiens, dont la défense nous a perturbés. C’est une équipe qui ne jouait quasiment pas au pied et là, à Paris, cela faisait plus de dix ans qu’il n’avait pas joué autant au pied dans un match. On disait qu’ils ne couvraient pas le fond du terrain mais là, ils étaient à trois systématiquement. On a sensibilisé nos meneurs de jeu, on a montré, discuté, commencé à travailler. C’est sur ça qu’on doit progresser avec le XV de France et savoir ce que l’équipe adverse nous propose. Notre objectif en attaque est la recherche des espaces. Si l’espace est au fond du terrain, on ira le chercher au fond du terrain avec du pied. Sinon l’espace sera au niveau du premier rideau et là, c’est mieux d’utiliser le ballon. Il faut qu’on soit en capacité de s’adapter, les joueurs l’ont ressenti après novembre et sont revenus dans ce sens là ».
Propos recueillis en conférence de presse
© 2022 AFP
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