Lyon, 3 juin 2023 (AFP) – Capable du meilleur comme du pire, Lyon, qui reçoit Bordeaux dimanche en barrages du Top 14, a arraché la troisième place au terme d’une saison compliquée, marquée par des tensions entre l’effectif et son entraîneur Xavier Garbajosa dont l’avenir s’inscrit en pointillés.
Troisième du Top 14, derrière les intouchables leaders toulousains et rochelais, le Lou a -sur le papier- signé une saison à pleine vitesse: avec des victoires devant le Racing 92 (45-11), Perpignan (41-31) ou Bayonne (53-19), les Gones ont fait le spectacle, inscrivant 81 essais en 26 matches, dont dix pour le seul Ethan Dumortier.
Avec une moyenne d’un peu plus de trois essais par rencontre, les Lyonnais ont terminé la phase régulière à la deuxième place au niveau de l’attaque (690 points contre 734 pour le Racing 92) mais à la première côté essais.
Ce sens du spectacle porte la patte « Garba », qui a signé pour trois ans, dès février 2022, afin d’assumer la difficile succession de Pierre Mignoni, resté sept saisons avec une remontée en élite (2016), deux demi-finales de Top 14 (2018, 2019) et un premier sacre en Challenge Cup (2022).
Mais les chiffres sont parfois trompeurs, la troisième place totalement inespérée et le club lyonnais ne s’arrêtera sans doute pas au simple classement pour porter un regard attentif sur la manière dont les choses se sont réellement passées.
– Saison agitée, torts partagés –
En coulisses, les relations entre les joueurs et l’entraîneur ont été parfois agitées avec plusieurs mises au point. Après le match contre Perpignan, un groupe de huit joueurs a ainsi rencontré le président Yann Roubert, lequel était déjà intervenu deux jours avant…
« Il faut se regarder dans le miroir et se mettre au boulot sérieusement. Si notre ambition est d’aller le plus loin possible, il faut travailler ensemble. J’entends parler de l’arbitre. Il ne faut pas chercher d’excuses. Ce championnat est très dur. Les joueurs ont parlé entre eux, le manager, le président ont parlé », avait d’ailleurs pesté Coenie Basson, l’entraîneur de la défense, après la victoire sur l’USAP.
« Les joueurs se disent-ils la vérité ? C’est facile de parler derrière! », a encore tonné le Sud-Africain.
La vie à Lyon n’a donc rien d’un long fleuve tranquille durant cette « saison de fou », décrite ainsi par Félix Lambey.
« Nous aurions pu terminer septièmes. Nous sommes capables de tout. Nous avons eu des hauts et des bas et nous sommes troisièmes. Notre dernière qualification est antérieure à la crise du Covid… », a encore constaté le deuxième ligne, qui n’a pas oublié les deux neuvièmes places de 2021 et 2022.
Malgré tout, le management de Xavier Garbojosa reste contesté en interne, par les joueurs mais aussi au sein du club où les langues se délient sous couvert d’anonymat.
– Ultime journée favorable –
Dans de telles conditions, difficile d’envisager que l’ancien manager de Montpellier puisse poursuivre une saison supplémentaire et encore moins aller au bout de son contrat.
D’autant que le vieux club lyonnais a bénéficié du sursaut d’orgueil de Clermont, déjà éliminé, qui lui a rendu service en s’imposant aux dépens du Stade français (32-16) puis du Racing (32-25), deux concurrents directs à la qualification.
Et les victoires de prestige, chez le champion de France Montpellier (33-26) ou encore sur la pelouse du champion d’Europe La Rochelle (20-16), n’occultent pas tout.
Elles ne font surtout pas oublier la défaite à domicile contre la lanterne rouge Brive (30-27) ou le succès miraculeux face à Perpignan grâce à une interception du demi de mêlée Baptiste Couilloud, qui avait ensuite évoqué « une bouillie de rugby ».
Sur le terrain, durant ce même match, l’équipe lyonnaise s’est montrée capable de se louper complètement sur des choses simples, notamment en défense ou en conquête, et d’être, en revanche, une véritable force offensive en passant cinq essais aux Catalans, dont deux dans les trois dernières minutes. Contre l’UBB, dimanche, ce ne sera peut-être pas suffisant.
© 2022 AFP
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