« Fidjiens contre Fidjiens », des Wallabies face à leur pays d’origine

Championship: l'Australie se rassure avec un succès sur l'Afrique du Sud 25 à 17
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Une affiche pas comme les autres: pour les sept « Fidjiens » des Wallabies, le choc face à l’équipe de leur pays d’origine dimanche (17h45) à Saint-Étienne en Coupe du monde s’annonce aussi ardent émotionnellement que sur le terrain, où il s’attendent à un traitement spécial.

« Défoncez-le ! » C’est à ce type de consigne que se préparent les trois-quarts australiens Marika Koroibete, Samu Kerevi et Suliasi Vunivalu, tous les trois nés aux Fidji, dans le choc du groupe C dimanche entre les Wallabies et leur pays d’origine.

Avec l’ailier Mark Nawaqanitawase, le demi de mêlée Issac Fines-Leleiwasa et les troisième ligne Langi Gleeson et Rob Valetini, tous d’origine ou de nationalité fidjienne, ils s’attendent à une réception musclée de leurs compatriotes.

Il y a quatre ans, Kerevi et Koroibete y étaient allés de leur essai lors de la large victoire « aussie » face aux Flying Fijians (39-21) au Mondial japonais. Mais ils en ont retenu d’autres souvenirs, à écouter l’ailier Suliasi Vunivalu.

« J’ai parlé avec Marika de la dernière Coupe du monde, confesse Vunivalu. Ce qu’il me disait, c’est qu’ils étaient visés en particulier, façon Fidjiens contre Fidjiens. Il m’a raconté avoir entendu à propos de Samu +défoncez-le, défoncez-le+ en fidjien. »

« Je lui ai demandé si Samu était au courant, il m’a répondu qu’il n’avait pas voulu lui dire, poursuit-il. Je pense qu’ils attendent avec impatience pareille situation ce week-end. »

En effet, pour rien au monde, Kerevi n’aurait manqué ce rendez-vous, malgré son retour d’une fracture à une main survenue il y a moins d’un mois, selon son sélectionneur Eddie Jones.

– « Trente Fidjiens sur le terrain » –

« C’est un match très important pour lui. Jouer contre son pays d’origine, c’est très spécial », a expliqué le technicien après la victoire contre la Géorgie (35-15) pour l’entrée des Wallabies dans le Mondial. « On veut tout faire pour qu’il soit dans les meilleures dispositions. »

En face, son homologue, Simon Raiwalui, Fidjien né en Nouvelle-Zélande, mais qui a grandi en Australie, dément toute animosité envers ses « frères » qui jouent pour les Wallabies.

« Nous sommes fiers de tous les Fidjiens qui jouent dans le monde entier, assure-t-il. Certains ont dû partir à l’étranger pour obtenir des opportunités, mais nous sommes fiers de tous nos frères, qu’ils jouent pour les Fidji, l’Australie ou d’autres pays. Ca va être sympa avec trente Fidjiens sur le terrain. »

Même pour un choc face à la mère patrie, Marika Koroibete ne s’attend à aucune dissension avec sa famille au pays: « Ils soutiendront l’Australie, a insisté l’ailier couronné deux fois meilleur Wallaby de l’année (2019 et 2023). Je le dis à chaque fois mais c’est le pays qui nous a donné l’opportunité de poursuivre nos rêves et nos carrières. Ils seront à 100 % derrière l’Australie. »

Les chances de déception seront moindres aussi: les hommes d’Eddie Jones s’avancent en favori après le manque de réalisme fidjien face au pays de Galles (32-26).

D’autant que les Flying Fijians, emmenés par Semi Radradra, ne se sont plus imposés depuis 1954 et 18 rencontres face aux Wallabies. Mais ils ont montré en battant pour la première fois de leur histoire l’Angleterre, cet été en match de préparation à Twickenham, qu’ils pouvaient mettre fin à une série.

© 2023 AFP

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