Une légende noire contre un géant vert. La favorite Irlande forte de 17 succès consécutifs affronte la renaissante Nouvelle-Zélande, son haka et ses trois titres de champions du monde, en quart de finale du Mondial-2023, samedi au Stade de France.
C’est l’affiche que la planète rugby attendait avant la compétition: la mythique Nouvelle-Zélande contre une génération irlandaise qui marche sur l’eau (et ses adversaires) depuis l’été 2022 et sa tournée remportée deux victoires à une… chez les All Blacks.
Après une première défaite à Auckland (42-19), les Irlandais avaient renversé la table, s’imposant à Dunedin (23-12) et Wellington (32-22). Depuis, ils sont inarrêtables et restent sur une impressionnante série, marquée notamment par un Grand Chelem dans le Tournoi des six nations 2023.
Bien préparés, les hommes d’Andy Farrell ont relevé tous les défis en poule, s’imposant par la force contre les champions du monde en titre sud-africains (13-8) avant d’éparpiller l’Ecosse avec intelligence et ténacité aussi bien offensives que défensives (36-14).
Le tout en laissant l’impression d’être impitoyables et en pleine maîtrise, à l’image de leur longue liste de trentenaires, tous au sommet de leur forme à l’heure d’affronter les All Blacks.
Ainsi, le maître à jouer Johnny Sexton, qui participe à sa quatrième Coupe du monde à 38 ans, dirigera à nouveau les débats sur la pelouse du Stade de France au coup d’envoi. Le meilleur marqueur de l’histoire de l’Irlande pourra compter sur l’expérience de Bundee Aki, Jamison Gibson-Park, Peter O’Mahony, James Lowe, Tadhg Beirne, Iain Henderson, Josh Van der Flier ou Tadhg Furlong, à l’acmé de leur art la trentaine passée.
Et il faudra bien ça pour renverser les All Blacks dans cette finale avant l’heure et enfin passer le cap des quarts. Car l’Irlande, actuelle nation N.1 au classement de World Rugby, n’a jamais atteint le dernier carré lors d’un Mondial.
– « La meilleure équipe du monde » –
« Le passé c’est le passé », a coupé le sélectionneur néo-zélandais Ian Foster.
« On porte tous le poids du passé quand on joue ce genre de matches. La clef est de se laver la tête et c’est l’état d’esprit dans lequel on sera », a-t-il ajouté, alors qu’une élimination prématurée plongerait certainement les triples champions du monde dans la crise.
« C’est une équipe d’Irlande en mission », a salué le technicien. « Ce n’est pas seulement depuis les douze derniers mois, c’est quelque chose qui court maintenant depuis cinq ou six ans. Quand ils ont le dessus sur vous à quelques reprises, évidemment vous les respectez. Il faut rendre hommage à leur forme. »
En terme de forme, les All Blacks ne sont pas mal non plus. Après leur défaite en ouverture de la compétition contre la France (27-13), ils se sont bien rattrapés, écrasant la Namibie (71-3), l’Italie (96-17) et l’Uruguay (73-0) avec 36 essais à la clef!
Samedi, les All Blacks pourront compter sur le retour de leur pilier droit Tyrel Lomax, touché à un genou face aux « Teros » uruguayens. Foster alignera son équipe-type ou presque, avec une seule absence, celle de Mark Telea, suspendu par l’encadrement pour ne pas avoir respecté les règles du groupe.
Il pourra compter aussi sur le retour de son flanker Shannon Frizell, dynamiteur de rucks et facteur X des All Blacks lors de leur exploit contre l’Afrique du Sud en Rugby Championship cet été (35-20).
« On joue la meilleure équipe du monde », a reconnu Sam Cane, le capitaine des All Blacks en conférence de presse. « Le perdant rentre à la maison. On sait que nous devons montrer de l’intensité mais aussi de la liberté d’esprit et de l’envie de jouer. On l’a déjà fait dans le passé. Et tout porte à croire que nous somme bien placés pour le refaire. »
Les statistiques ne plaident pas en faveur des Néo-Zélandais: depuis la Coupe du monde au Japon et la rouste infligée par les All Blacks au XV du Trèfle en quart de finale (46-14), les hommes en vert ont gagné trois des quatre dernières confrontations.
© 2023 AFP
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