Un « bébé » de 145 kg: Posolo Tuilagi, fils d’un ancien international samoan de Perpignan, devrait connaître vendredi face à l’Irlande en ouverture du Tournoi des six nations sa première sélection avec le XV de France, à 19 ans seulement.
La France du rugby attendait cet hiver les grands débuts sous le maillot bleu du deuxième ligne de Toulouse Emmanuel Meafou (2,03 m, 145 kg), enfin éligible à la sélection, mais une entorse à un genou les a finalement repoussés.
Un autre colosse d’origine étrangère aura sans doute cette chance à sa place au stade Vélodrome de Marseille: le joueur de Perpignan Posolo Tuilagi (1,92 m, 145 kg), propulsé jeudi sur le banc des Bleus à la suite du forfait de Romain Taofifenua, malade.
Le jeune homme aux cheveux longs et à la fine moustache a « marqué les esprits » du staff tricolore lors de l’unique journée passée à Marcoussis la semaine dernière, au point d’être rappelé dans le groupe élargi dimanche.
« De mémoire, et de joueur et d’entraîneur, j’ai rarement vu un jeune joueur faire autant de différences que ce qu’il a pu faire sur notre entraînement », souligne l’entraîneur des avants William Servat.
« Posolo est prêt », rassure l’ancien talonneur. « Il a passé tout le début de semaine avec nous et dans ce laps de temps, il s’est largement intégré (…) Quand on se rend compte de ce potentiel-là, ça redonne le sourire malgré les absences de certains ».
– « Une belle arme » –
Tuilagi, qui passe difficilement inaperçu, a commencé à se faire remarquer la saison dernière en Top 14 avec son club formateur, l’Usap, se faisant même une place parmi les titulaires malgré son manque d’expérience du plus haut niveau.
Le deuxième ligne a également été l’un des acteurs majeurs du sacre des Bleuets l’été dernier aux championnats du monde des moins de 20 ans. Son gabarit exceptionnel y avait fait d’énormes dégâts face à des joueurs de son âge moins développés.
« Dans les catégories de jeunes, il a toujours été dominant physiquement, mais il est aussi techniquement au-dessus du lot », analysait alors l’entraîneur perpignanais David Marty, soucieux de protéger le phénomène, vite annoncé chez les seniors. « Il fait 150 kg, mais c’est un bébé. »
« C’est un profil rare », témoigne le troisième ligne des Bleus François Cros. « Il a énormément de puissance et ça peut être vraiment une belle arme pour nous. Il est très jeune, mais il aura un bel avenir dans le rugby ».
– Une dynastie prestigieuse –
Au-delà de ses mensurations, Tuilagi attise les curiosités et les attentes par son simple nom puisqu’il est l’héritier d’une prestigieuse dynastie de joueurs de haut niveau.
Son père Henry, ancien troisième ligne international samoan déjà surdimensionné, a fait les beaux jours de Perpignan entre 2007 et 2015, et son oncle Manu, trois-quarts centre, compte 59 sélections en équipe d’Angleterre.
« Posolo, je l’ai connu tout petit, j’ai joué avec son père. Ca fait bizarre de l’avoir avec moi aujourd’hui », témoigne Romain Taofifenua, dont Tuilagi sera très certainement amené à reprendre le rôle d’+impact player+ en fin de match face à l’Irlande.
Son éligibilité en équipe de France avait fait l’objet d’un imbroglio le mois dernier. Né aux Samoa, il ne dispose pas encore d’un passeport français, sésame indispensable sous l’ancien président de la Fédération Bernard Laporte.
Ce n’est plus le cas désormais et rien n’empêche le « bébé » Tuilagi, installé en France depuis plus de cinq ans, de vivre un sacré baptême du feu vendredi contre l’une des meilleures équipes du monde.
© 2024 AFP
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