Depuis le week-end dernier, nous savons que la finale du ProD2 opposera deux grands clubs de l’ovalie hexagonale, le F.C. Grenoble Rugby rencontrera l’Union Sportive Arlequins Perpignanais, soit un FCG-USAP qui n’a pas surpris grand-monde. Cette affiche alléchante, à plus d’un titre, déchaîne les passions dans les deux camps depuis l’annonce des deux finalistes à la course au fameux Brennus. De plus, la finale se déroulera dans un haut lieu du rugby du sud-ouest, à savoir le stade Ernest -Wallon, si cher aux Toulousains. Tout un symbole, celui d’une terre où l’on pratique un des plus beaux rugbys de France. Cette finale, tant convoitée, par ces deux bastions du rugby français, se présente comme celle de la conquête du Graal des célèbres chevaliers de la Table ronde de la légende de Merlin l’enchanteur.
Durant toute la semaine, les joueurs se sont préparés studieusement dans leur antre, loin des regards, ont fourbi leurs armes favorites du rugby : mêlée, touches et ont répété les mouvements des trois-quarts. Tout doucement, mais surement, la tension est montée crescendo, attisée par les supporters qui préparent les costumes d’apparat pour que la fête soit belle, travaillent leurs cordes vocales pour les chants ou autres cris de guerre. L’enthousiasme est à son comble des deux côtés. Mais qui sortira vainqueur de ce duel au sommet qui décernera une double récompense : un titre de champion et un ticket de la remontée en Top 14 ?
Les deux équipes ont connu un parcours bien différent tout au long de la saison. Perpignan termine premier à l’issu de la phase régulière alors que Grenoble finit troisième et a dû passer par les barrages pour atteindre les demi-finales contrairement aux catalans. Les Usapistes ont montré très tôt dès l’entame du championnat, après leur large victoire contre les Bayonnais, pourtant ex-pensionnaire du Top 14 qu’il faudrait compter sur eux pour les phases finales. Néanmoins, leur trajectoire ne fut pas aussi rectiligne qu’on aurait pu le croire, puisqu’ils ont perdu deux fois sur leur terre d’Aimé Giral, contre des surprenants montois et biterrois, leur rappelant au passage que l’équipe favorite n’est pas celle qui gagne à tous les coups. Quant aux Grenoblois, leur saison a débuté par de nombreuses victoires, ce qui les installèrent assez vite sur le trône du leader pendant les premières semaines. Puis au cœur de l’hiver, les Isérois ont cédé leur place aux Montalbanais, qui eux-mêmes l’ont perdu au détriment des Perpignanais qui ne l’ont plus quitté jusqu’au terme du championnat. Au final, Grenoble et Perpignan ont remporté le même nombre de victoires (20) et ont connu le même nombre de défaites (9), la différence s’est faite au niveau des bonus offensifs, 12 côté USAP pour seulement 4 côté FCG. Ainsi les Catalans terminent avec la meilleure attaque et la troisième défense alors que les Dauphinois ont la troisième attaque pour seulement la cinquième défense. Lors deux oppositions, ce sont les Catalans qui sont sortis vainqueurs à chaque fois, large victoire à domicile 42-23 et court succès au Stade des Alpes : 24 -17. Au vu des statistiques, les pronostics plaident en faveur des hommes du duo Lanta-Arlettaz. Mais qu’en sera-t-il au coup de sifflet final ?
Cependant, les Grenoblois sont sur une dynamique positive depuis deux mois et sont sur six victoires consécutives dont la dernière à l’extérieur dans la cuvette mythique de Sapiac des Montalbanais, soit le deuxième du championnat. Les deux dernières confrontations, Grenoble -Biarritz et Grenoble-Montauban, furent d’un niveau de Top 14, avec beaucoup de vitesse et d’intensité dans le jeu, contrairement à la demi-finale Perpignan-Mont de Marsan où les Montois ont très vite cédé face à des Catalans plus complets dans tous les domaines. Pour la finale, ce dimanche 6 mai, le dénouement du match se jouera à pas grand-chose. En premier lieu la discipline, en deuxième la conquête du ballon devant et enfin, l’intelligence de sentir les bons coups. Bien malin aujourd’hui, celui qui sera en mesure de désigner le vainqueur à coup sûr. Souhaitons, avant tout, une belle finale, arbitrée de fort belle manière par M. Lafon, dans une ambiance joyeuse et festive et sous des conditions idéales afin que le jeu puisse se développer.
Protin Frédéric, auteur et supporter du FCG