ProD2-Grenoble : Du rêve à la réalité !

Il n’y aura jamais assez de superlatifs pour qualifier ce match incroyable. Alors que toutes les rédactions de l’ovalie voyaient le FCG perdant contre Oyonnax, nos joueurs ont déjoué tous les pronostics. Mais qui aurait pu penser un seul instant que Grenoble allait passer sept essais contre une équipe de Top 14 et remporter un match d’une telle qualité : 47 à 22 ? À l’évidence pas grand monde. La durée du temps de jeu a presque atteint les 40 minutes, soit le niveau d’un match international. Inimaginable avant la rencontre de la part des Grenoblois qui en étaient à leur 34e. match de la saison.


Ayant eu l’audace d’interroger quelques supporters Oyomen pour connaître leur état d’esprit avant la rencontre, ils étaient extrêmement confiants. Ils me disaient que leurs joueurs avaient préparé de la plus belle des manières ce match depuis longtemps. Le parcours des Oyonnaxiens durant la phase retour de Top 14 ne pouvaient à l’évidence que leur donner raison. Battre le grand Clermont, le Stade Français et Bordeaux sur leur terre n’est pas à la portée de n’importe quelle équipe. Forcément dans ce cas, tu ne peux être que rassuré par les capacités de ton équipe, d’autant plus qu’il y a peu, leurs joueurs avaient terrassé, à Mathon, les Lyonnais. Ils étaient sur 6 victoires pour seulement 3 défaites lors de leurs neufs derniers matchs.
Ah qu’il est beau ce Stade des Alpes quand il est coloré en rouge et bleu et plein comme un œuf. Les Mammouths et les Alpins ont fait un gros boulot et ont encore organisé une haie d’honneur qui a boosté les joueurs. Certains d’entre eux m’ont dit que le public leur avait redonné le moral. Cette défaite contre Perpignan, ils l’avaient encore au travers de la gorge. Quand ils sont arrivés au stade en entendant les clameurs du public, puis après avoir traversé la haie d’honneur, ils ont senti le soutien de ce public venu en masse. Du coup, le cauchemar d’Ernest-Wallon était sorti de leur mémoire. Ils ont retrouvé l’envie d’aller chercher cette remontée, ils ont retrouvé les dernières ressources mentales pour se battre pour le dernier match. Ils savaient qu’ils n’avaient plus rien à perdre et qu’ils étaient à 80 minutes des vacances.
Dès l’entame du match, sous les encouragements du public, ils se sont lancés comme des morts de faim dans la bataille. Quel match encore de David Mélé ! Et dire qu’il y a encore des gens qui pensent que David n’avait d’yeux que pour Perpignan ! Son coup de pied par-dessus la mêlée pour Lolagi est une merveille de perfection. Il donne à Visinia le premier essai du match et met sur de bons rails toute son équipe. Et ces petits coups de pied d’occupation dans le dos de la défense. Et son essai qui met un sérieux coup de massue sur la tête des Oyomen. Magnifique David !
Tous les joueurs sont à féliciter sans exception. De la vitesse, du beau jeu, des temps de jeu de plus de deux minutes, beaucoup d’alternance dans le jeu, des essais d’avants, de trois-quarts. Tout y était. Les Grenoblois ont livré leur meilleur match de l’année.
Grenoble remonte après un an de purgatoire en Pro D2, purgatoire qui n’en fut pas un, finalement puisque de nombreux jeunes ont pu se frotter au rugby de la Pro D2 sans avoir une pression exagérée du résultat comme cela aurait été le cas en Top 14. Tous ces jeunes ont grandi, ont acquis de l’expérience. Le niveau de la pro D2 augmente d’année en année. Pour preuve, le troisième de la Pro D2 a battu nettement le treizième du Top 14 en produisant un jeu bien supérieur fait de plus de vitesse et d’intelligence tactique. Maintenant Grenoble devra poursuivre son évolution pour se maintenir durablement dans l’élite.
Protin Frédéric, auteur et supporter du FCG

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