Le XV de France, largement modifié, devra afficher un visage plus conquérant et plus cohérent au pays de Galles, dimanche à Cardiff, pour sauver ce qui peut encore l’être dans un Tournoi des six nations décevant.
Dictée en partie par les circonstances, cette rotation marque aussi une évolution notable de la philosophie de l’entraîneur Fabien Galthié qui, depuis son arrivée après le Tournoi 2019, s’est bâti une image de chantre de la stabilité.
Après un lourd revers d’entrée contre l’Irlande (38-17), un succès heureux en Ecosse (20-16) et un nul aussi piteux que miraculeux face à l’Italie (13-13), les Bleus de Fabien Galthié devront retrouver esprit d’entreprise, efficacité, discipline pour ramener quelque chose de l’enfer du Millennium et se rabibocher avec leurs fans.
Visiblement pas remis de la désillusion du Mondial, les coéquipiers de Grégory Alldritt, de retour de blessure, tenteront également de s’éviter une crise avec une nouvelle défaite qui les placerait sur la route du triste Tournoi 2016, terminé à la 5e place avec deux petites victoires.
Le XV du Poireau reste sur trois revers, face à l’Ecosse (27-26), l’Angleterre (16-14) et l’Irlande (31-7). Quatre si l’on ajoute le quart de finale de Coupe du monde perdu face à l’Argentine (29-17).
Rajeuni et sans l’expérimenté George North, le pays de Galles pourrait avoir des airs d’adversaire idéal pour se relancer. « Je n’ai pas beaucoup d’expérience dans le Tournoi mais j’ai appris qu’il n’y avait pas d’adversaire idéal », tempère l’entraîneur de l’attaque française Patrick Arlettaz.
« On m’a déjà posé la question avant l’Italie… Quand on croit que c’est l’adversaire idéal, quand on pense que toutes les conditions sont bien bien en place pour faire un très bon match… », met en garde l’ancien coach de Perpignan, arrivé après le Mondial-2023.
Fébriles, les Français ? Glathié promet qu’ils seront « bientôt meilleurs ». « On traverse une période difficile, dure. Personne n’est satisfait car on est très exigeant avec nous », poursuit celui qui n’a jamais autant remanié un XV depuis son arrivée en 2019.
Pour tenter de relancer la machine dans la semaine, le patron des Bleus a brouillé les pistes, laissant planer l’incertitude sur ses choix, et fait jouer la concurrence.
– Le Garrec, Meafou, Barré et Depoortère –
Bilan, Galthié a effectué huit changements dans son XV de départ, occultant son record de 2021 (5 changements).
Il a également donné leur chance à trois débutants, le deuxième ligne Emmanuel Meafou, le centre Nicolas Depoortère et l’arrière Léo Barré, tout en optant pour une charnière inédite avec le phénomène du Racing 92 Nolann Le Garrec à la mêlée et l’habituel arrière de Toulouse Thomas Ramos à l’ouverture.
Des changements rendus obligatoires tant par les résultats que par les circonstances (méforme du demi de mêlée Maxime Lucu, blessure des ouvreurs Matthieu Jalibert et Romain Ntamack, absence du capitaine Antoine Dupont, suspension du centre Jonathan Danty…).
Pour terrasser les Dragons gallois, les Bleus, qui ont fait preuve d’une criante inefficacité durant leurs temps forts en Italie, devront cracher le feu en attaque tout en évitant de multiplier les maladresses. Bref, le contraire de ce qu’ils ont fait depuis le début du Tournoi 2024.
« Nous sommes dans une période de résilience. Ça ne fait que décupler mon envie de réussir. Ça doit arriver dans un parcours. Mais je suis convaincu de la force de caractère, la force collective, la forme des hommes pour mener à bien cette mission. Il y a de l’engagement, de la détermination et de la lucidité », détaille Galthié.
« Notre challenge est de trouver la bonne justesse. Il faut accepter le bonheur, mais aussi la douleur, la souffrance. Il faut être bon dans les temps faibles. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas satisfait de nos résultats », ajoute l’ancien demi de mêlée international.
Depuis son arrivée sur le banc, Galthié a toujours battu le pays de Galles dans le Tournoi, y compris à Cardiff avec de courts succès au Millennium, 27-23 en 2020 puis 13-9 en 2022. Une cinquième victoire serait une bouffée d’air bienvenue.
© 2024 AFP
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