C’est un président du FC Oloron passablement remonté qui s’est présenté en zone de presse samedi soir. Sans doute énervé par la lourdeur du score reçue par son « Fécéo » (73 à 11), Laurent MALIE avait envie d’en découdre avec la presse locale. Verbalement je vous rassure ! Après un débriefing du match tout en pédagogie avec notre confrère Patrick FASSINA, il nous a accordé une interview fort instructive. Sans langue de bois, il livre une analyse cinglante de ce parodique championnat de Fédérale 1. Sa vision de l’avenir du rugby de l’antichambre professionnelle fait froid dans le dos et est criante de vérité.
Car ne nous leurrons pas. Le spectacle proposé samedi soir prête plus à pleurer qu’à se réjouir. Va-t-on assister à une semaine de grande braderie après une semaine de guerre de tranchée ?
Car c’est ce qui attend ce championnat de dupe de fédérale 1. La FFR avec sa pseudo volonté d’assainir la poule élite et d’éliminer les tricheurs n’a fait qu’accroître les disparités.
D’abord sportives, tant la différence physique est dangereusement criante. Faudra-t-il atteindre l’irréparable ? Remarquez il fut déjà atteint et rien ne bouge ou si peu… Ca vous étonne ? La grande omerta fédérale est en marche chers amis, avec comme spécialité la cuisson lente à l’étouffée des affaires qui gênent…
Ensuite économique bien sûr. Les quelques dérapages financiers de feu la poule élite risquent d’apparaitre bien véniels face à ce qui attend les clubs aux structures professionnelles qui n’accèderont pas à l’étage supérieur à la fin de la saison. Comment maintenir ces structures dans un monde amateur ? Visiblement la FFR n’en a cure.
Enfin les deux heureux récipiendaires du sésame professionnel risquent de tomber de haut la saison prochaine. La litanie des matches en bois joués cette saison va bien évidemment les préparer aux joutes de Prod2… Et les comptables des clubs sus nommés rêveront que quelques émirs se cognent contre la main courante de leur terrain et y perdent leur porte-monnaie pour bâtir un budget digne de ce nom !
De là à taxer le président du « Fécéo » de prophète, il n’y a qu’un pas…
RS.
Commentaires
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Je n’ai pas écouté l’audio mis je connais quelques dirigeants au FCO et j’espère que nous aurons l’occasion d’en parler. En revanche, il y a beaucoup de bêtises racontées dans ce qui est écrit.
Parler d’omerta fédérale alors que l’on a jamais autant échangé avec les clubs sur ce qui est faisable ou pas. Les clubs ont votés à 33 voix contre 1 ce championnat en mars 2018.
Non, les disparités ne sont pas accrues, au contraire. Effectivement, il y a aujourd’hui 3 clubs au-dessus du lot, ce qui n’est pas sans rappeler la saison 2005-2006 avec Aurillac/Gaillac/Grenoble et Nîmes. Il y a toujours eu un haut du panier et si l’on fait les statistiques de scores fleuves, ce n’est pas en Fédérale 1 qu’il y a des disparités, mais en Excellence B (réserves F3) Fédérale 3 et les compétitions jeunes.
Il n’y a pas eu quelques dérapages de la poule élite, il y a eu quand même 2 clubs qui ont disparu (Saint Nazaire et Auch) il y a 2 ans, il y a un club qui repart avec des points en moins (Chambéry), 2 clubs rétrogradés pour raisons financières (Limoges et Strasbourg), des clubs qui ont été sauvés par des investisseurs (Rouen, Bourgoin, Tarbes) sans compter ceux qui y ont cru et se sont plantés (Lille, Chalon sur Saône, Montluçon, Libourne, Bobigny). Non, ça a été une succession d’engagements non tenus, de montages financiers tendancieux qui ont fait qu’au niveau des critères sportifs, seuls 4 clubs pouvaient espérer s’engager en poule d’accession.
La saison actuelle tend à donner raison à ceux qui voulaient la suppression dont je fais parti. La plupart des clubs de l’ex-accession rentrent dans le rang et l’on découvre des clubs avec un projet qui se construisent et pourraient monter dans quelques années en pro D2 (Nantes, Dijon, Blagnac…).
Et s’il n’y a personne pour monter, et bien, il n’y aura personne, mais ça ne se fera pas au détriment de ce que veut faire la FFR : avoir des clubs responsables qui ne jouent pas avec l’engagement des bénévoles et des jeunes pour assouvir une mégalomanie et vendre des rêves qui se transforment en cauchemar.
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