La piste d’athlétisme s’habille de violet

Denis, 15 avr 2024 (AFP) – Une couleur qui détonne dans une enceinte sportive. La piste d’athlétisme violette est en cours d’installation au Stade de France qui s’offre un lifting avant les épreuves reines de Paris-2024.

Un à un, les longs rouleaux de piste tout droit venus du Piémont au nord de l’Italie sont déballés et minutieusement posés sur l’asphalte d’un Stade de France gris et silencieux.

Le regard ne peut se décrocher du sol violet, une première pour une piste d’athlétisme.

Les organisateurs de Paris-2024 ont souhaité « sortir un tout petit peu du cadre, avoir une approche créative en se détachant des couleurs habituelles qui sont l’ocre, le terracotta », explique Alain Blondel, responsable des épreuves d’athlétisme et de para-athlétisme au Comité d’organisation (Cojo).

Le violet fait partie avec le vert et le bleu des trois couleurs associées aux Jeux de Paris et adoptés dans l’ensemble des sites de compétition.

« La teinte met en valeur les athlètes. La piste est une scène où les athlètes vont se produire », assume l’ancien décathlonien.

La piste d’athlétisme est composée de deux tons différents, l’un clair pour les zones de compétition et l’autre foncé pour les zones de service. Un gris complète la palette pour rappeler la piste en cendrée des Jeux olympiques de 1924 à Paris.

Ce revêtement sportif a été imaginé par Mondo, entreprise familiale italienne, référence mondiale des équipements sportifs, qui comptabilise avec Paris-2024 ses 13e JO.

La piste, surnommée Mondotrack EB, se revendique « beaucoup plus écoresponsable » que dans les précédentes compétitions.

Des coquilles de moules pilées ont été utilisées pour réduire la quantité de matière pétrolifère de la piste composée principalement de caoutchouc.

« Hormis la couleur, la base sous les pieds des athlètes sera quasiment la même » qu’à Tokyo où de nombreux records sont tombés, se réjouit Alain Blondel, qui n’a pas souhaité dévoiler le coût de l’opération.

– Eclairage, écran, siège –

Treize mille mètres carrés de revêtements doivent être posés, soit 1.000 rouleaux d’une largeur d’1,50 m nécessitant 2.800 pots de colle… et une météo clémente.

Les techniciens italiens dépêchés à Saint-Denis, au nord de Paris, doivent aussi respecter le niveau de planéité imposée par World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme.

Après la pose de la piste vient le traçage. Le chantier doit durer plusieurs semaines avec la remise officielle des clés au Cojo le 1er juin.

Au Stade de France, de nombreuses petites mains s’affairent. Arrosage de nouvelle pelouse, nettoyage des sièges… Il n’y a pas que la piste d’athlétisme qui se refait une toilette.

L’enceinte sportive, inaugurée en 1998 pour la Coupe du monde de football, s’offre une cure de jouvence.

Près de 650 nouveaux éclairages en LED ont été installés. Les deux écrans géants de la taille d’un terrain de tennis ont été changés, auxquels s’ajouteront deux autres le temps de la compétition.

« Il ne s’agit pas d’une rénovation à l’identique », précise Maria Le Corre, directrice adjointe des Travaux du consortium Stade de France.

De façon à optimiser les épreuves, les agrès techniques, notamment la perche, le triple saut et le saut en longueur, bénéficient d’une nouvelle disposition dans le stade. Et pour les besoins de la compétition, le terrain a été raboté, un neuvième couloir a été rajouté sur la piste et les tribunes ont été reculées d’une quinzaine de mètres.

Le Stade de France flambant neuf sera foulé par ses premiers sportifs le 24 juillet avec le rugby à sept. Les amateurs d’athlétisme patienteront jusqu’au 2 août, début du programme olympique du sport roi des Jeux.

© 2024 AFP

Nous avons besoin de vous ! Si vous avez apprécié cet article, vous pouvez nous soutenir (c’est gratuit) en nous ajoutant à vos favoris sur Google News.

Cliquez ici pour le faire maintenant.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *