A Bordeaux-Bègles, il n’y a pas que les trois-quarts. Derrière les internationaux Damian Penaud, Louis Bielle-Biarrey ou Yoram Moefana, c’est le pack girondin qui a poussé l’UBB, samedi face au Stade français (22-20), vers sa première finale de Top 14.
Symbole de cette puissance retrouvée, le talonneur Maxime Lamothe, malgré quatre touches perdues, s’est signalé par un doublé en première période, comme pour faire taire certains observateurs qui vantaient les lignes arrières galactiques des Bordelais.
« Toute la saison, il y a eu la volonté des gens de l’extérieur de comparer les avants et les trois-quarts de l’UBB. Mais, de l’intérieur, on sait que tout n’est que synergie », avait d’ailleurs lancé, un brin prémonitoire, le troisième ligne Mahamadou Diaby, avant la demi-finale.
« Lorsque les trois-quarts ont été bons, c’est que les avants avaient fait le boulot. Donc, plutôt que se comparer, ça nous pousse à mieux travailler ensemble. On sait que si on est performants devant, on a ce qu’il faut derrière pour conclure », a-t-il ajouté.
Cette fois, face à des Parisiens au pack reconnu, ils n’ont pas vraiment eu besoin de s’appuyer sur ce que certains appellent la « Patrouille de France » (Penaud, Depoortere, Moefana, Bielle-Biarrey…).
Même en l’absence du colossal pilier Ben Tameifuna, touché à l’épaule droite en barrages, les avants de l’UBB ont su résister au terrible huit de devant parisien, pourtant considéré comme l’un des plus redoutables du Top 14.
Sous le crachin bordelais, la mêlée de l’UBB a parfois été sanctionnée, notamment en fin de première période, mais elle a tenu le choc.
– Mêlée pénalisée –
Les deux premiers essais ont été inscrits sur autant de mauls, comme au bon vieux temps de la « tortue béglaise » qui était allé chercher le titre de 1991.
La preuve de l’importance de la phalange girondine? Le feu follet Damian Penaud, pourtant auteur de quatorze essais cette saison, a été transparent et a touché un de ses rares ballons lors d’une échauffourée en fin de première période.
Et c’est le troisième ligne Pierre Bochaton (56e) qui a enfoncé le clou au sortir d’une belle action collective des arrières et d’un ballon gratté par Diaby.
Le flanker Bastien Vergnes Taillefer et le deuxième ligne Cyril Cazeaux ont également apporté leur pierre à l’édifice avec douze et treize plaquages respectivement, le meilleur total du match, devant le pilier Jefferson Poirot (9) ou Tevita Tatafu (8).
« On a été présents sur l’engagement, présents physiquement. Je crois que notre énergie a commencé à flancher autour de la 30e minute (…) on a manqué d’énergie en fin de match. Le jeu du Stade français n’est pas très sexy mais peu d’équipes arrivent à bien jouer contre eux. Ils sont durs, ils sont très bien organisés avec un rugby difficile à manier », a expliqué le manager Yannick Bru.
« Notre conquête a été un peu en difficulté. On a été présents sur les mauls en début de match mais on joue sans nos deux piliers droits (Falatea et Tameifuna, NDLR), on l’a payé », a-t-il ajouté.
En arrivant d’Afrique du Sud, après sa pige d’un an en tant qu’adjoint aux Sharks, l’ancien talonneur a tenté d’instaurer la culture du jeu au sol, des efforts invisibles.
Il n’a pas toujours été entendu et le pack girondin a parfois tangué, à l’image de la défaite face aux Harlequins (42-41) en quarts de finale de la Champions Cup.
Mais, cette fois, ce sont bien les avants qui ont eu le dernier mot.
© 2024 AFP
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