Les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou sont formellement inculpés pour viol aggravé par l’Unité du Procureur de Mendoza. Les faits présumés, qualifiés de délits contre l’intégrité sexuelle, pourraient leur valoir une peine de 8 à 20 ans de prison selon le droit argentin. En attendant la suite des procédures, les deux joueurs demeurent en détention provisoire.

La complexité de la situation juridique d’Hugo Auradou semble surpasser celle de son coéquipier Oscar Jegou. Malgré une demande de liberté surveillée déposée par leur défense, cette requête a été rejetée, obligeant les deux athlètes à rester détenus dans la même institution à Mendoza. Cette décision intervient après leur transfert depuis Buenos Aires, suite à une arrestation effectuée lundi.

Le parquet de Mendoza, en charge de l’affaire, a présenté les deux joueurs lors d’une audience de mise en accusation où ils ont dû répondre aux allégations de viol avec violences. Les avocats de la plaignante, notamment Me Natacha Romano, estiment que les accusations pourraient évoluer, intégrant potentiellement d’autres chefs d’inculpation. Ils soulignent que les faits présumés relèvent de la définition judiciaire du viol en Argentine, impliquant des violences sexuelles avec pénétration.

Les joueurs nient fermement les accusations. Leur avocat, Me Cuneo Libarona, argumente que les relations sexuelles étaient consensuelles, en fournissant divers indices pour étayer cette version, tels que la sortie de boîte de nuit, le trajet en taxi jusqu’à l’hôtel et l’attente pour obtenir la clé de la chambre. Il rejette également les accusations de coups portés, affirmant que les enregistrements des caméras de surveillance de l’hôtel ne montrent aucune violence physique.

Cependant, l’avocate de la plaignante, Me Romano, présente une version bien différente des événements. Selon elle, la victime, identifiée d’abord avec Hugo Auradou, aurait été violemment agressée et frappée à plusieurs reprises, souffrant de sévères contusions visibles. L’entrée en scène d’Oscar Jegou, une heure après, aurait entraîné de nouvelles violences sexuelles. La déposition de la victime, corroborée par les conclusions médico-légales, décrit une agression brutale et prolongée.

La Fédération française de rugby, par la voix de son président Florian Grill, appelle à une résolution rapide de l’enquête. Grill, présent à Mendoza, évoque des points soulevés par l’avocat des joueurs qui pourraient remettre en question certaines déclarations initiales. La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a également réagi sur les réseaux sociaux, qualifiant les faits reprochés d’atrocité sans nom, exprimant sa pensée pour la victime et soulignant l’importance de la justice dans cette affaire qui a ébranlé le XV de France.

La situation reste tendue, les éléments de l’enquête continuant de se préciser, tandis que les joueurs demeurent sous haute surveillance en Argentine.

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