Plus de deux ans après le meurtre de l’ancien rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, tué par balles à Paris en mars 2022, le parquet de Paris a requis un procès pour assassinat à l’encontre de Loïk Le Priol et Romain Bouvier, deux militants d’ultradroite. Le ministère public a également demandé un procès contre une femme et un homme suspectés d’avoir participé à l’altercation meurtrière.
Le 19 mars 2022, Federico Martin Aramburu, âgé de 42 ans, était en compagnie de son ami et ancien rugbyman Shaun Hegarty dans un bar du boulevard Saint-Germain, à Paris. Ils devaient assister ce soir-là au match France-Angleterre du Tournoi des Six Nations. Une altercation éclate alors entre Aramburu, Hegarty, et les deux militants d’ultradroite. En quittant l’établissement à pied, Aramburu est mortellement blessé par balles par Le Priol et Bouvier.
Selon le parquet de Paris, les tirs de Le Priol et Bouvier s’inscrivent dans un unique acte de violence prémédité. Cette interprétation contredit les tentatives des accusés de minimiser leur responsabilité. « La famille de Federico Martin Aramburu est soulagée que le parquet de Paris ait donné l’exacte qualification aux faits », a déclaré Yann Le Bras, avocat de la famille Aramburu, à l’AFP.
Les circonstances de ce meurtre ont profondément choqué la communauté du rugby en France et en Argentine. Federico Martin Aramburu avait marqué sa carrière sportive en tant que centre ou ailier pour Biarritz, Perpignan et Dax, accumulant 22 sélections avec l’équipe nationale argentine. Après sa retraite, il s’était installé à Biarritz, où il travaillait dans le secteur du tourisme.
L’accusation soutient que l’atmosphère de « chasse à l’homme » n’était pas une exagération médiatique, mais une réalité confirmée par plusieurs témoins. « Les rugbymen paraissent être « passés à autre chose », alors que les mis en examen étaient encore dans une dynamique de violence », précise le réquisitoire du parquet.
Sollicité par l’AFP, Me Xavier Nogueras, avocat de Loïk Le Priol, n’a pas souhaité commenter l’affaire. Les avocats de Romain Bouvier n’ont pu être joints. La décision de poursuivre les accusés pour assassinat reflète la gravité des faits et marque une étape importante dans la quête de justice pour Federico Martin Aramburu.