C’est une légende du CSBJ qui fêtera la fin de son immense carrière, ce samedi sur la pelouse du stade Pierre-Rajon, à l’occasion d’un jubilé et d’une grande journée festive. Il s’agit bien sûr de Michel Couturas, entraîneur de 1992 à 2000 et aujourd’hui âgé de 69 ans. C’est notamment lui qui a emmené le club Ciel et Grenat en finale du championnat de France en 1997 (ndlr. défaite face au Stade Toulousain) mais qui lui a fait remporter également un Challenge Européen la même année, la plus belle ligne de son palmarès. « Coutur » est originaire des Landes, mais la Berjallie l’a adopté. Joueur à Mont-de-Marsan puis Agen où il a débuté sa carrière d’entraîneur, il aussi dirigé Pont-Sainte-Marie et Mérignac mais c’est à Bourgoin-Jallieu qu’il a choisi de réunir tous ses amis, des joueurs et anciens joueurs. Nous l’avons interrogé avant ce moment riche en émotion.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour organiser ce jubilé ?
« Je n’ai pas attendu. Cela m’est venu parce que le temps passe, parce que je vois les jours, les semaines, les années défiler et comme on ne se rencontre plus ou très rarement, en tout cas tous ensemble c’est extrêmement rare, j’ai voulu provoquer à travers ce jubilé la rencontre et être en relation directe avec les Berjalliens parce que c’est une époque qui m’a marqué profondément. »
Vous incarnez justement la belle époque, dont beaucoup sont encore nostalgiques :
« La nostalgie vient du fait que nous disputions régulièrement ou pratiquement tous les ans les phases finales du championnat de 1ère division. Bourgoin à cette époque là disputait avec les grandes équipes de France comme le Stade Français, le Stade Toulousain, Montferrand ou Toulon. C’était une époque où la population berjallienne était gâtée quant au spectacle rugbystique. Et puis il y avait de l’enthousiasme. C’était quelque chose d’assez remarquable qu’il est très difficile aujourd’hui à imaginer. C’est assez inconcevable qu’une petite ville puisse disputer avec les plus grands. »
Ca va être dur de revivre de telles émotions ?
« C’est un autre fonctionnement qui s’est installé, on a eu la chance à cette époque d’avoir un partenaire et président (ndlr. Pierre Martinet) qui a permis de garder tous les joueurs, formés au club, sans trop de recrutement. On ne recrutait pratiquement personne. Le club s’auto-suffisait à travers sa formation qui a permis et qui permet encore aujourd’hui à Bourgoin d’exister même si ce n’est plus en 1ère division mais en Pro D2 avec des garçons qui sortent du centre de formation. C’est le mouvement perpétuel qui continue. Alors rêver de jouer en 1ère division aujourd’hui c’est autre chose, parce que ce n’est qu’une question de moyens financiers et structurels. C’est un petit peu plus compliqué mais ce qui est accompli aujourd’hui est extrêmement intéressent à mon sens. »
Vous vous reconnaissez dans cette politique actuelle où l’on remet en avant cette formation ?
« C’est le paramètre qui a fait que j’ai voulu poser le couvercle sur ma carrière rugbystique et remettre, peut-être, un petit éclairage, ajouter à ce qui se fait aujourd’hui à Bourgoin. Mettre un éclairage nouveau sur la politique du club, sur le travail qui est effectué et rapprocher les générations d’aujourd’hui avec celles d’hier. Ca me semble quelque chose de très positif. C’est la continuité et aussi un peu de nostalgie. On trouvait toujours qu’hier était plus beau, mais c’est surtout parce qu’on était plus jeunes (rires). »
Et il y avait cette notion de « village gaulois » qui réussissait tant bien que mal à rester invaincu face aux grosses équipes ?
« C’était même plus que ça, quand ils venaient à Rajon, on ne rêvait que d’une chose, c’était de leur mettre la fessée et il y en a beaucoup qui ont ramassé la fessée quand ils sont venus à Bourgoin à l’époque ! »
En tout cas, ce jubilé est une manière de clôturer votre carrière.
« Oui absolument, parce que le temps a passé et que je pense qu’il sera extrêmement difficile dorénavant de nous retrouver tous à l’occasion d’un évènement à Bourgoin et j’espère que ce sera une réussite pour la journée pour le club et puis pour les organisateurs car beaucoup de gens ont travaillé sur ce jubilé avec enthousiasme. Je vais clôturer ma carrière rugbystique qui a duré très longtemps et puis il y a un autre paramètre, nous avons eu un petit garçon avec ma femme à l’époque qui aura 15 ans le 24 mai (jour du jubilé) ! »
Et j’imagine qu’il y aura de l’émotion !
« Oui beaucoup d’émotion et d’enthousiasme mais je ne vis pas dans la nostalgie. Je suis extrêmement optimiste pour ce qui se passe au club de Bourgoin aujourd’hui ! »
Le programme :
14h00 : Sélection berjallienne vs Sélection régionale
16h00 : CSBJ 1997 vs Sélection nationale
Michel Couturas « Beaucoup ont ramassé la fessée à Rajon ! »
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