A Anoeta, le rugby basque et français de nouveau à l’honneur, neuf ans après

Anoeta san sebastien

Saint-Sébastien (Espagne), 24 mars 2023 (AFP) – Épicentre des grandes heures de Biarritz de 2005 à 2014 et, dans une moindre mesure, de Bayonne, le stade Anoeta relooké de Saint-Sébastien (Espagne) rouvre ses portes au rugby français, avec l’Aviron opposé samedi à Pau, avant les demi-finales de Top 14 programmées en juin prochain.

Anoeta, les revoilà ! Neuf ans après leur dernière délocalisation victorieuse face au Stade Français (24-19) — qui précédait d’une semaine celle de Perpignan contre Toulon au stade Montjuic de Barcelone (31-46) –, les Bayonnais vont de nouveau franchir la frontière espagnole.

Si en avril 2014, ils avaient pu compter sur 22.138 partisans, ils seront cette fois près de 40.000 à s’entasser dans l’enceinte des footballeurs de la Real Sociedad, refaite à neuf juste avant le Covid et dépourvue désormais de sa piste d’athlétisme.

Cette presque décennie d’attente avant de s’expatrier de nouveau s’explique avant tout par le déclin des deux principaux clubs basques dans la hiérarchie du rugby hexagonal. Le BO a quitté l’élite en 2014 et ne l’a retrouvée que sept ans plus tard pour un éphémère passage.

De leur côté, les +Ciel et Blanc+ ont passé quatre des huit derniers exercices à l’échelon inférieur et leur retour au premier plan cette saison coïncide avec cette délocalisation de l’autre côté des Pyrénées.

– Biarritz en précurseur –

Sixièmes du championnat à six journées de la fin, les hommes de Grégory Patat se prennent même à rêver en très proches voisins d’une deuxième visite à +San Sé+ à l’occasion des demi-finales les 10 et 11 juin, très attendues dans la capitale de la province de Guipuzcoa, la Ligne nationale de rugby (LNR) estimant à entre 23 et 25 millions d’euros les retombées financières directes et indirectes.

Pour les deux rivaux de la côte, Anoeta coïncide avec les plus grandes heures du rugby basque. Le BO de Serge Blanco fut le premier à y transporter ses rencontres de Coupe d’Europe, dès 2005. Pour suivre la cadence, l’Aviron eut la primeur d’une délocalisation de Top 14.

C’était le 21 août 2009 avec 28.000 spectateurs recensés poussant derrière Bayonne, déjà face au Stade Français (38-24).

« J’étais petit mais je me rappelle de ce match, du maillot bleu de toutes les couleurs de (Juan Manuel) Leguizamon côté parisien, raconte Denis Marchois, l’actuel capitaine de l’Aviron, 15 ans à l’époque. De ma région natale (Libourne), on ne savait pas trop ce qui se passait, mais on comprenait qu’il s’agissait d’un match important. C’est chouette que les dirigeants aient réussi à nous faire jouer là-bas ».

Cela prouve surtout que « toute une région est derrière l’Aviron Bayonnais », estime le talonneur argentin Facundo Bosch. « Cela fait plusieurs semaines qu’il n’y a plus de billets disponibles. Il y aura 40.000 personnes à Anoeta. Beaucoup de gens ne peuvent pas venir à Bayonne, faute de places (13.500, tous les matches à guichets fermés). Mais dès qu’ils le peuvent, comme ce week-end, ils le font ».

Dans sa longue carrière, Camille Lopez, bientôt 34 ans, originaire de Mauléon et revenu au pays l’été dernier après treize saisons « d’exil » à Bordeaux, Perpignan et Clermont, n’a jamais foulé la pelouse d’Anoeta.

Il l’a simplement approchée la semaine dernière, en assistant depuis les tribunes au huitième de finale de Ligue Europa entre la Real Sociedad et la Roma (0-0).

« Quand j’ai signé à Bayonne, je ressentais de l’excitation à l’idée de jouer à Jean-Dauger. Ce public transpire rugby, cette ville transpire rugby, ce club transpire rugby », raconte l’ouvreur.

Ambiance festive garantie donc samedi face au voisin béarnais de Pau, surtout que l’Aviron n’a jamais perdu à Anoeta dans la peau de l’organisateur.

© 2022 AFP

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