La diffusion de preuves dans l’affaire impliquant Oscar Jégou et Hugo Auradou, deux joueurs du XV de France, fait grand bruit en Argentine. Les médias locaux ont récemment publié des éléments clés de l’enquête, notamment des messages vocaux envoyés par la plaignante à une amie ainsi que des images de vidéosurveillance. Ces fuites suscitent des débats sur l’intégrité de l’enquête et l’impact des médias sur la justice.
Les messages vocaux diffusés par le média argentin Clarín montrent la plaignante évoquant sa rencontre avec Hugo Auradou. Elle décrit des marques sur son corps et exprime des sentiments ambigus, mêlant admiration physique et douleur. Dans ces enregistrements, la femme semble initialement enthousiaste, mentionnant des détails intimes et les conséquences physiques de la rencontre. Ces éléments ont été utilisés par les avocats des joueurs pour plaider en leur faveur, suggérant que la relation aurait été consentie.
Cependant, Me Natacha Romano, l’avocate de la plaignante, dénonce une manipulation. Elle soutient que ces messages sont sortis de leur contexte et ne reflètent pas l’intégralité de la situation. Selon elle, seulement quatre ou cinq des 23 messages auraient été diffusés, et dans un ordre qui déforme la réalité. De plus, elle pointe du doigt l’état de la plaignante, sous l’influence de l’alcool et de substances anxiolytiques au moment de l’enregistrement, ce qui pourrait altérer la perception de la situation.
Les images de vidéosurveillance, quant à elles, montrent Hugo Auradou et la plaignante dans un ascenseur, échangeant des gestes affectueux. Ces clichés, également publiés par la presse argentine, viennent encore compliquer l’affaire, ajoutant un nouveau niveau d’interprétation à ce qui s’est passé cette nuit-là.
Face à ces éléments, les procureurs en charge de l’enquête ont demandé la remise en liberté des joueurs et envisagent même un abandon des charges. Néanmoins, cette demande suscite des interrogations, notamment sur l’influence potentielle de ces fuites médiatiques sur les décisions judiciaires.
L’affaire devrait connaître un tournant décisif lundi, lorsque le procureur supérieur se prononcera sur la libération des deux joueurs. En attendant, l’opinion publique, largement influencée par ces révélations, reste divisée, tandis que la plaignante et ses représentants juridiques continuent de dénoncer une instrumentalisation des preuves à des fins médiatiques et sociales.