Les récentes performances de Pita Ahki et François Cros ont mis dans la lumière ces deux travailleurs de l’ombre, aussi humbles et réservés qu’indispensables à leur équipe, Toulouse, opposée dimanche (16h00) aux Anglais d’Exeter en quart de finale de Champions Cup.

Très précieux dans la bataille des rucks, comme souvent, Cros a été désigné homme du match le week-end dernier à l’issue de la confortable victoire toulousaine contre le Racing 92 (31-7) en huitième.

Entre son plaquage salvateur sur Siya Kolisi (18e), sa percée décisive sur la superbe action collective conclue par Matthis Lebel (34e) et son essai en puissance (69e), Ahki n’aurait pas non plus volé cette distinction.

« Quand il est dans cette forme-là, ça fait du bien à toute l’équipe, il fait avancer tout le monde. On l’a vu gagner quasiment tous ses duels », a salué son capitaine Antoine Dupont.

Beaucoup plus discret hors des terrains, Ahki n’est pas le plus médiatique des trois-quarts du Stade toulousain, qu’il a rejoint en 2018 dans un quasi-anonymat après un début de carrière plombé par les blessures.

Le trois-quart centre est pourtant un redoutable perce-muraille en attaque, doublé d’un formidable défenseur, avec le plaquage aux jambes comme marque de fabrique. Sorti blessé à une cheville, le pauvre Kolisi peut en témoigner…

– Ahki le « baromètre » –

« C’est un joueur de très haut niveau, qui est très complet dans son jeu. Il peut réguler la ligne de défense, réaliser des plaquages offensifs, contester des ballons, gagner ses duels, breaker et même mettre du jeu au pied », énumère Dupont.

Agé de 31 ans, Ahki a longtemps été couvé par le staff toulousain en raison de douleurs récurrentes à un genou. L’ancien international néo-zélandais de rugby à VII, qui a disputé la dernière Coupe du monde à XV avec les Tonga, son pays d’origine, enchaîne davantage cette saison.

Son importance est telle dans le collectif des quintuples champions d’Europe qu’il est sans doute l’un des premiers noms cochés pour les grands matches par Ugo Mola, qui le présente comme le « baromètre » de sa ligne de trois-quarts.

« Pita, Richie (Arnold, deuxième ligne australien, NDLR)… Certains de nos joueurs qui nous viennent de très, très loin ont la capacité à répondre présent dans les rendez-vous qui comptent », souligne le manager toulousain.

– Cros le métronome –

Né à Toulouse il y a un peu plus de 30 ans, Cros vient de beaucoup, beaucoup moins loin, mais le troisième ligne international est un rouage tout aussi essentiel dans la machine rouge et noire.

Titulaire d’un diplôme de pédicure-podologue, il partage avec Ahki la même humilité et le même sens du devoir, et un abattage défensif impressionnant.

La nouvelle blessure à un genou de son coéquipier en club Anthony Jelonch lui a valu d’être titulaire en équipe de France pendant tout le Tournoi des six nations.

Habitué à enchaîner les tâches obscures sans jamais rechigner, Cros, sans doute le Français le plus régulier sur l’ensemble de la compétition, a été mis en avant comme rarement.

« Ça fait toujours du bien, c’est sûr », en a-t-il souri la semaine dernière. « Ce n’est pas non plus quelque chose après lequel je cours. Je continue à faire ce qu’on me demande et si c’est reconnu, tant mieux, mais si ça ne l’est pas… Tant que ça l’est par mon staff, c’est le principal. »

« J’essaie d’être toujours sur la même ligne directrice », a-t-il insisté. « Ça s’est bien passé pour moi pendant le Tournoi, mais j’ai envie que ça continue à bien se passer avec le club. » En terminant encore homme du match dimanche?

© 2024 AFP

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