Biarritz joue sa survie sur tous les terrains

Biarritz s'impose à Agen et se rapproche du maintien

Institution du rugby français, Biarritz joue vendredi à Brive un match décisif pour s’éviter le barrage de descente en Nationale (3e division). Une incertitude sportive qui pèse sur l’avenir financier du club, très flou un mois après sa reprise.

Le quintuple champion de France (14e) n’a que trois points d’avance sur Montauban (15e), avant une dernière journée de Pro D2 où les deux équipes se déplacent: à Brive (6e), toujours en course pour les phases finales, pour les Basques, et Aurillac, qui n’a plus rien à jouer, pour les Tarn-et-Garonnais.

S’il se fait doubler, le BO, club phare des années 2000 (champion de France en 2002, 2005 et 2006, finaliste de la Coupe d’Europe en 2006 et 2010), jouera son maintien début juin contre le perdant de la finale de Nationale Nice-Narbonne.

Côté coulisses, le rapporteur de l’Autorité de régulation du rugby (ARR) est venu rencontrer jeudi les nouveaux propriétaires du BO, les anciens joueurs Shaun Hegarty, Flip Van der Merwe et Marc Baget.

Ex-centre du club, Hegarty (40 ans) a pris la présidence du conseil de surveillance à Louis-Vincent Gave le 5 avril. Avec l’objectif de s’entourer pour réunir les financements nécessaires: 1 à 1,5 million d’euros pour finir l’exercice, et les trois millions par saison pendant trois ans que réclame l’ARR pour « prévenir du déficit structurel du club depuis de nombreuses années ».

Jean-Baptiste Aldigé, ancien président du directoire, a choisi Hegarty « pour se faire regretter par les supporters, parce qu’il est persuadé qu’il va se planter », estiment des proches du dossier.

Avant l’équipe Hegarty, un trio d’Irlandais mené par Mark Roden, PDG de Ding (société de télécommunication), avait contacté la maire Maider Arosteguy (LR), en proposant trois millions d’euros par an pendant cinq ans et la réfection du stade. Roden est venu à Biarritz mais Aldigé ne lui a pas ouvert les portes d’Aguilera.

– Repreneur éconduit et milliardaire sulfureux –

D’autres Britanniques, comme Edward Griffith, ancien directeur général des Saracens, ont échangé, sans suite, avec l’équipe Hegarty.

Cette dernière, dévoilée la semaine dernière par le club, est un assemblage hétéroclite, où figurent deux proches de l’homme d’affaires limougeaud Romain Détré, toujours en litige avec Aldigé devant le tribunal de commerce après le rejet de son offre d’achat du BO l’an dernier.

Son beau-frère Pierre Rondinaud, via la société Horizon 7 Consulting, fraîchement créée et détenue majoritairement par Détré, devrait prendre la régie commerciale du club et l’avocat limougeaud Arnaud Dubois, qui pilote le projet, la direction générale.

L’attelage a néanmoins échoué à apporter les garanties demandées avant le passage devant le gendarme financier de la Ligue le 7 mai.

La maire de Biarritz a offert une solution: Pierre-Édouard Stérin, 104e fortune française et patron de Smartbox, spécialisé dans les coffrets cadeaux.

« Le premier contact s’est noué avec (l’ancien journaliste) Pierre Fraidenraich et les équipes de M. Stérin, raconte Maider Arosteguy. Ce n’est que la veille du passage devant l’ARR que j’ai eu M. Stérin ».

Ce milliardaire de 50 ans, qui vient d’entrer « en exclusivité » pour le rachat de l’hebdomadaire Marianne, est un catholique et libéral revendiqué, qui conteste des accointances avec l’extrême droite que lui prêtent certains portraits de presse.

De source proche du dossier, son pedigree hérisse Hegarty, dont l’ancien équipier et ami Federico Martin Aramburu a été assassiné par deux militants d’extrême droite, le 19 mars 2022 à Paris.

© 2024 AFP

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