Cameron Woki, de la banlieue aux Bleus

Cameron Woki

Il est né à Saint-Denis avant de grandir à Bobigny et Pantin. Cameron Woki, probable titulaire avec le XV de France samedi contre l’Ecosse, est un pur produit de la banlieue parisienne, qui l’a « forgé et (lui a) apporté une discipline ».

A 25 ans, le deuxième ligne est revenu la saison dernière en île-de-France pour se rapprocher de ses racines. « Je suis très famille », admet-il, même s’il a dû quitter le foyer familial, à 15 ans à peine, pour rejoindre, seul, le centre de formation de Bordeaux-Bègles. « Ca a surtout été dur pour ma mère. Elle m’a dit +si tu pars, t’as intérêt à réussir; sinon, tu restes avec moi+ », confie Woki.

Après dix ans en Gironde, Cameron Woki est donc retourné en région parisienne, en signant au Racing 92, le club des Hauts-de-Seine. « Ça m’a fait énormément de bien et je pense que, sans le soutien de ma famille, de ma compagne, de mon club, je n’aurais pas réussi à faire la Coupe du monde. J’ai besoin d’être proche d’eux », rembobine-t-il pour l’AFP.

« Sans être proche de ma famille, je n’aurais pas eu la force mentale d’aller jusqu’au bout. C’était très important d’être tout près d’eux, surtout ma petite soeur que je n’ai pas vraiment vu grandir », poursuit celui qui a récemment publié son autobiographie « Je croirai toujours » (éditions Michel-Lafon).

Fils d’un père qui travaillait dans la grande distribution et d’une mère femme de ménage, qui l’ont éduqué « à la dure », Woki (25 ans, 28 sélections) assure « avoir eu une enfance classique ».

« Quand tu es enfant, tu ne te rends pas compte que tes parents souffrent, qu’ils font des sacrifices », se souvient-il.

– Religion –

« Tout ce que j’ai pu demander à mes parents, je l’ai toujours eu. Mais derrière, je ne savais pas que ma mère a fait des heures supp’, que mon père avait travaillé plus pour ça… », ajoute-t-il.

Grandir en banlieue, ce n’est pas toujours facile. Cameron Woki a vu « de loin », mais « de ses yeux », les guerres de gangs. Malgré tout, Woki ne regrette rien.

« Ça m’a forgé, ça m’a rendu meilleur et ça m’a surtout apporté une discipline et une éducation que mes parents ont accentué », affirme-t-il.

« De par mon caractère et de par l’éducation, je pense que j’ai beaucoup de chance d’avoir passé mon enfance dans une cité, parce que j’ai connu cette diversité », se remémore le géant d’origine congolaise (1,93 m).

« Dans la cité, tout le monde se connaît, les parents se connaissent, les enfants se connaissent.. On va tous à la même école, on a les même centres d’intérêt, on fait tout ensemble. Ce n’est pas une question de religion, de couleur (…) C’était une vraie amitié. Mes amis de Pantin et de Bobigny sont encore mes amis aujourd’hui. J’ai connu ça très tôt et je suis content de l’avoir connu », estime encore le Racingman.

La foi est au coeur du succès de ce fan de foot et de mode, venu au rugby sur le tard. « La religion m’aide au quotidien, ça me touche depuis petit. Ma mère et mon père m’ont toujours dit que, tout ce qu’il y avait de positif dans ma vie, tout ce qui compte, mes réussites… c’était grâce à Dieu », explique-t-il.

« Quand j’étais petit, je faisais beaucoup de catéchisme, j’allais beaucoup à l’église… », assure-t-il encore. « Moi, je me lève pas le matin sans prier, je ne bouge pas le soir sans prier et je rentre pas sur le terrain sans prier. » Samedi, à Edimbourg, il espèrera être entendu.

© 2024 AFP

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