David Gérard, franc-parler et sang neuf pour sortir la Roumanie du marasme

Rebâtir l’équipe après le fiasco du Mondial-2023: David Gérard, fraîchement nommé sélectionneur de Roumanie, parie sur son style direct et la quête de nouveaux talents pour remonter la pente.

Du haut de son 1,99 m, l’ancien deuxième ligne du Stade toulousain a enregistré samedi sa deuxième victoire en deux matches dans la Rugby Europe Championship, appellation officielle du Tournoi B disputé en parallèle du Tournoi des six nations.

Après la Pologne, battue 20-8 lors de la première journée de la compétition, le 4 février, ses « Chênes » ont largement dominé la Belgique samedi à domicile 33-18 (et cinq essais à deux), prenant seuls la tête de leur groupe B.

Les Belges avaient pourtant créé la sensation lors de la première journée du Tournoi B en battant (10-6) le Portugal, une des révélations de la dernière Coupe du monde où les « Lobos » avaient pris le meilleur sur les Fidji en phase de poules.

Dans un entretien accordé avant le match à l’AFP, David Gérard retenait la victoire inaugurale face à la Pologne mais insistait sur le « jeu de piètre qualité » qu’avait pratiqué ses joueurs.

A 46 ans, le néo-sélectionneur de la Roumanie, qui faisait partie du staff portugais lors du Mondial-2023 en France, ne mâchait pas ses mots. « Parce que je respecte les joueurs, je leur dois la vérité. Et quand ce sera fantastique, je vous promets, je le dirai aussi haut et fort. »

Bastion naguère redouté avant de reculer dans la hiérarchie du rugby européen depuis la chute du communisme, la Roumanie pointe désormais à la 20e place du classement World Rugby.

Lors du Mondial-2023, les « Chênes » n’ont remporté aucun de leurs quatre matches de poule et ont été submergés par l’Écosse (84-0), l’Irlande (82-8) et l’Afrique du Sud (76-0).

Il est loin le temps où ils rivalisaient, voire mataient, Français, Ecossais ou Gallois, quand Bucarest était une destination inhospitalière, même pour des All Blacks, vainqueurs heureux (14-6) en 1981.

– ‘Très dur’ –

Nommé en décembre, l’entraîneur français a découvert une équipe « au fond du trou ». « Elle a eu du mal à accepter cette Coupe du monde. C’était très dur pour eux physiquement, mentalement », raconte-t-il.

Il appelle à « passer à autre chose, à se concentrer sur le présent, à accumuler les victoires » pour engranger de la confiance.

Il fait de la saison 2024 « un laboratoire » avec l’objectif de « tisser des liens avec les clubs locaux, dénicher de nouveaux joueurs ». « Je veux, expose-t-il, rencontrer plein de monde, organiser des entraînements et bâtir une solide équipe » mêlant expérience et jeunesse.

Dans sa ligne de mire, un billet pour le Mondial en Australie en 2027 où il espère que la Roumanie sera capable de rivaliser, de nouveau, avec les grandes nations de l’ovalie.

Né dans un quartier pauvre de Toulon, David Gérard, qui raconte que le rugby a « sauvé sa vie », a remporté deux titres de champions d’Europe et un Bouclier de Brennus avec le Stade toulousain entre 2001 et 2005, avant d’évoluer notamment à Northampton et au Racing 92.

Entraîneur des avants à Béziers (2017-2019) et à Lyon (2019-2021), puis manager principal à Montauban (2021-2022), il avait intégré au printemps 2023 le staff de la sélection portugaise au côté de Patrice Lagisquet.

Un Portugal que la Roumanie affrontera le 17 février.

© 2024 AFP

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