Grégory Alldritt : « Mes parents m’ont appris qu’il fallait tout donner »

Grégory Alldritt

La Rochelle, 21 oct 2022 (AFP) – Les rucks, les plaquages, le combat… Le troisième ligne international Grégory Alldritt aime ça. « Mes parents m’ont toujours appris qu’il fallait tout donner sur le terrain », explique à l’AFP le capitaine de La Rochelle avant le choc au sommet contre Toulouse dimanche lors de la 8e journée du Top 14.

Q: Quelles étaient vos idoles lorsque vous étiez enfant ?

R: « Je ne suis pas vraiment du style à idolâtrer quelqu’un, à être fanatique. Surtout que je ne regardais pas tant que ça le rugby (sourire). J’aimais bien Imanol Harinordoquy ou Thierry Dusautoir. Des joueurs qui donnaient tout sur le terrain. Maintenant, j’apprécie la classe de Kieran Read (ancien N.8 et capitaine des All Blacks, champion du monde 2011) ».

Q: Que vous inspirent justement les fameux 38 plaquages de Dusautoir en quart de finale la Coupe du monde 2007 contre la Nouvelle-Zélande ?

R: « C’est un chiffre très impressionnant. Après, j’espère que ça ne m’arrivera pas: quand on fait 38 plaquages dans un match, souvent, c’est qu’on n’a pas vu trop le ballon. J’espère faire partie d’équipes qui arrivent à dominer et maîtriser les matches du début à la fin ».

Q: Comment appréhendez-vous un plaquage ?

R: « Pendant un match, on n’appréhende pas, on ne réfléchit pas. On fait naturellement ce qu’on travaille chaque semaine. Tout va tellement vite qu’on n’a pas le temps de réfléchir, d’analyser la situation, de voir comment on va se positionner. C’est de l’instinct. Si on réfléchit, c’est déjà trop tard ».

Q: Qu’est-ce qui vous plaît dans ce combat ?

R: « Pour moi, c’est la base du rugby. Le fait de tout donner. Quand on rentre sur le terrain, qu’on enfile le maillot, il ne faut pas en garder sous la pédale et se vider sur le terrain. Il faut de l’engagement, que ce soit dans les courses ou dans les replis ».

Q: Et vous mettez la tête là où d’autres ne mettent pas les mains…

R: « J’essaie de me donner à 300%, de ralentir les rucks. C’est aussi mon job de troisième ligne. J’essaie de ne jamais m’arrêter ».

Q: Ca s’apprend ?

R: « Bien sûr. Il y a une grosse partie technique: comment attaquer le ruck, comment aller à la limite sans la franchir… Tout ça, il faut l’apprendre, le travailler. Avec l’expérience, ça arrive. Mais il y a aussi une partie de volonté individuelle ».

Q: Comment le travaille-t-on ?

R: « Le côté mental, je le travaille depuis tout petit. Dans mon éducation, mes parents m’ont toujours appris qu’il fallait tout donner quand on rentre sur le terrain, toujours avoir la niaque. Sur le côté technique, au fil des années, l’expérience aide ».

Q: Y a-t-il un côté jouissif à stopper un adversaire, à le faire reculer ?

R: « Bien sûr. Je prends du plaisir dans ce rôle de troisième ligne. Les premières lignes diront qu’avoir une pénalité en mêlée, c’est comme marquer un essai et je les comprends. Il faut trouver du plaisir dans tout ce qu’on fait et moi, franchement, je me régale sur le terrain ».

Q: Qu’est-ce qui fait la différence dans un ruck ?

R: « Savoir s’il faut l’attaquer ou ne pas l’attaquer. Si on est un peu en retard, et ça se joue à quelques secondes près, ça ne sert à rien d’y aller: on va perdre de l’énergie, on va avoir plus de chances de se faire pénaliser. Il faut avoir le bon timing et savoir jauger ».

Q: Le timing aussi, ça se travaille ?

R: « Je pars du principe que rien n’est inné. Ca se travaille, ça se répète à l’entraînement toutes les semaines. Petit à petit, ça devient instinctif. A force d’observer les soutiens, s’ils sont proches ou loin, en fonction de la collision, si elle est subie ou bien gagnée, de la position du porteur de balle… Il y a plein de petits indices qu’on travaille à l’entraînement et qui à force deviennent instinctifs ».

Propos recueillis par Nicholas Mc ANALLY

© 2022 AFP

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