La condamnation de Bernard Laporte « fait obstacle » à sa mission à la tête de la fédération (ministre des Sports)

Amélie Oudéa-Castéra

Paris, 13 déc 2022 (AFP) – La condamnation à deux ans de prison avec sursis du président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte « fait obstacle » à la poursuite de sa mission à sa tête à moins d’un an de la Coupe du monde de rugby en France, a estimé mardi la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. 

Dans un communiqué transmis à l’AFP, elle appelle aussi à « un nouveau temps démocratique pour permette aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides ».

La ministre des Sports a « pris acte de la condamnation en première instance qui retient des manquements graves et prévoit, notamment, une interdiction d’exercer toute fonction en lien avec le rugby pendant deux ans ».

Bernard Laporte ayant fait appel de la décision, la peine de prison avec sursis ainsi que la peine complémentaire d’interdiction d’exercer l’activité de président de la FFR, pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires. 

« Ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l’état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d’une Fédération délégataire d’une mission de service public, à un moment aussi décisif pour le rugby français que la dernière ligne droite avant une Coupe du Monde de Rugby où la France recevra les nations du monde entier ». 

La ministre précise qu’elle aura « dans un bref délai un échange avec les parties prenantes de la gouvernance de la FFR ».

« Nous partageons avec Madame la Ministre la nécessité, qu’à l’approche d’un événement fondamental pour le sport français, le rugby français puisse être conduit par une fédération stable, légitime et opérationnelle », a réagi dans la foulée la FFR dans un communiqué. 

Amélie Oudéa-Castéra s’est dite dans le même temps attachée « dans un cadre éthique et de gouvernance clair, au principe d’autonomie des fédérations et à son respect ». C’est aux « instances de la Fédération de prendre leurs responsabilités », a-t-elle indiqué. La FFR a « remercié » la ministre des Sports « d’être attachée au principe d’autonomie des fédérations sportives ». 

« Quel que soit le chemin institutionnel qui sera retenu par la Fédération et ses acteurs, des garanties doivent être apportées sans délai sur son fonctionnement pour traverser cette période troublée, en lien avec World Rugby », ajoute la ministre des Sports et des JO. 

Depuis plusieurs semaines, les dirigeants du rugby français traversent une très mauvaise passe. En effet, l’ex-directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023 Claude Atcher, a été révoqué en octobre pour « des pratiques managériales alarmantes ». Aussi partie au procès dont le jugement a été rendu mardi, il a été relaxé des faits les plus graves de recel d’abus de confiance et condamné à 5.000 euros d’amende pour travail dissimulé.

Le Parquet national financier (PNF) a ouvert début novembre une enquête préliminaire visant le comité d’organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 pour favoritisme, trafic d’influence, corruption et tout autre délit connexe à la suite d’un signalement conjoint de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale de l’éducation à la suite d’un signalement conjoint de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale de l’éducation lancées cet été par le ministère des Sports.

© 2022 AFP

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