La défense des Bleues, un « mur » en marque de fabrique

La Défense des bleues

Auckland, 31 oct 2022 (AFP) – Avec seulement 21 points encaissés en quatre matches, le XV de France féminin dispose de la meilleure défense des quatre dernières équipes en lice dans le Mondial féminin: un motif de fierté mais surtout d’espoir pour les Bleues avant le choc en demi-finale contre la Nouvelle-Zélande samedi.

Seules les Sud-Africaines lors du match d’ouverture (victoire 40-5) et les Anglaises (défaite 13-7) ont pris à défaut la défense bleue en lui marquant un essai.

Les coéquipières de Gaëlle Hermet ont mis en place un « mur » qu’elles veulent infranchissable, car « c’est notre ADN », répètent-elles souvent.

« C’est le profil de notre équipe et c’est vrai qu’on travaille beaucoup sur ce point fort: il faut continuer à travailler dur pour continuer à être aussi performant », a renchéri leur sélectionneur Thomas Darracq, après la victoire en quart de finale sur l’Italie, à qui les Bleues n’ont laissé marquer que trois petits points (39-3).

– « Enragées » –

Avant le début de la compétition, la demie de mêlée Alexandra Chambon avait rappelé à l’AFP que les Bleues étaient « réputées pour être des enragées, des filles qui ne lâchent rien, notamment en défense ».

Et ça se voit: quand parfois leurs adversaires prennent le match à leur compte ou remontent au score, les Françaises continuent à plaquer, tenir leur ligne et fermer les espaces.

Avoir une défense « très forte, très efficace » faisait partie des pré-requis demandés par Darracq à ses adjoints, Gaëlle Mignot et David Ortiz, à leur prise de poste.

« C’est un motif de satisfaction sur lequel on cherche à s’ancrer », a confirmé Ortiz dimanche. « Ce sera l’un des thèmes de la semaine » car, en demi-finale contre les « Black Ferns » néo-zélandaises, « on sait que le niveau va monter d’un cran ».

Face à leurs grandes rivales anglaises, cette « rage » des Tricolores à défendre a été incarnée par les troisièmes lignes Marjorie Mayans et Charlotte Escudéro, chacune créditées de 24 plaquages, un exploit à ce niveau, sur un total de 227 pour les Bleues.

« Aujourd’hui, défensivement, on fait le match parfait (…) Aujourd’hui, on a montré un état d’esprit défensif qui est incroyable, qui est monstrueux (…) On les fait douter clairement, on les fait douter à la fin », s’était ainsi félicitée Gaëlle Hermet après la rencontre.

– Défense plus discipline –

Ce doute, les Françaises ne l’avaient pas en revanche, se souvient Gaëlle Mignot.

« A la 79e minute, quand les Anglaises pilonnent chez nous, on est sereines défensivement, on circule, on ne se +consomme+ pas, on fait exactement ce qu’on a dit, chacune sait exactement ce qu’elle doit faire, ça monte, ça plaque, on les met sous pression et elles dégagent dehors pour éviter de perdre des points », raconte-t-elle.

Quand en plus, les phases défensives, aussi engagées soient-elles, ne conduisent pas à de fautes trop graves, c’est encore plus positif, retient l’ancienne capitaine des Bleues, aujourd’hui en charge de la touche au sein de l’encadrement.

Le fait que « les filles ne cèdent pas à la panique » explique, selon elle, pourquoi les Françaises n’ont toujours pas écopé de carton jaune depuis le début du tournoi.

Si la défense se couple à la discipline, les motifs d’espoir sont nombreux, même si en face, les « Black Ferns », championnes du monde en titre qui ont marqué 209 points en quatre matches, disposent d’atouts offensifs de haut vol.

« La France est une grande équipe. Vous regardez leur défense, elles ont un mur bleu de part en part et peu de choses passent », prévenait d’ailleurs l’ailière Portia Woodman après la quart de finale remporté face au pays de Galles (55-3).

De la part de la meilleure marqueuse d’essais (20) dans une Coupe du monde, hommes et femmes confondus, l’éloge est on ne peut plus flatteur.

© 2022 AFP

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