« les temps changent, c’est incroyable », se réjouit le public de France-Angleterre

« C’est incroyable, ce record, ça veut dire que les temps changent: les Bleues aujourd’hui se battent pour nous, la prochaine génération », s’enthousiasme Kelina Laqueille, 14 ans, à quelques heures de France-Angleterre à Bordeaux, la « finale » du Tournoi des six nations féminin.

Plus de 27.000 personnes ont en effet pris leur billet pour cette rencontre au stade Chaban-Delmas, dont la jauge actuelle est de 28.000 places, constituant un nouveau record d’affluence pour un match de rugby féminin en France.

Devant l’arche qui délimite l’entrée de l’enceinte bordelaise, le président de la Fédération française de rugby (FFR) Florian Grill, est tout sourire. Pointant les guichets de la billetterie, il lâche à l’AFP: « Il ne reste que quelques places, vraiment à la marge: on va frôler les 28.000 ».

L’ouverture des portes est imminente, une banda met l’ambiance, sous un grand soleil enfin de retour, après les fortes pluies orageuses qui ont trempé les supporteurs arrivés tôt.

Accompagnées de leurs éducateurs, une trentaine de jeunes filles attend.

Lalie, 14 ans, est capitaine de la sélection départementale de Corrèze. Drapeau tricolore maquillé sur les joues, la jeune centre est « venue encourager la France: on est de tout coeur avec les Bleues. Et pourquoi pas être à leur place plus tard »?.

Le rugby féminin, « c’est mieux, c’est plus joli à voir, il y a moins d’embrouilles », affirme-t-elle, approuvée par ses amies, dont certaines abordent un maillot de l’équipe de France.

Les portes s’ouvrent alors que « l’orage menace à nouveau », s’inquiète une supportrice.

Arrive alors, reconnaissable à sa grande taille, l’ancienne deuxième ligne du XV de France féminin Safi N’Diaye, qui a pris sa retraite à l’issue du Mondial en Nouvelle-Zélande à l’automne 2022.

– « Romane, ton maillot! » –

Avant d’accepter de poser pour des selfies avec des fans, et de retrouver ses coéquipières du Grand Chelem 2014, dont la FFR a choisi de fêter les dix ans en marge de ce « Crunch », elle lance à l’AFP: « la victoire aujourd’hui, j’y crois de ouf! ».

Tiens, une autre des « Chelemardes » de 2014 se présente elle aussi, l’ancienne ouvreuse Jessy Trémoulière, tout sourire également, dont la « retraite se passe très bien, merci ».

Alors qu’une pluie fine est de retour à un peu plus d’une heure du coup d’envoi, des grappes d’enfants venus de plusieurs écoles de rugby des environs se présentent aux portes du stade.

Sylvie Laqueille et sa fille Kelina, du Lot-et-Garonne, attendent pour leur part les coéquipières de la jeune fille, qui joue troisième ligne à Agen.

« J’espère que les Bleues vont gagner », lance la jeune fille, qui montre à l’AFP la pancarte en carton qu’elle a préparée dans son sac, sur laquelle elle demande son maillot à la N.8 des Françaises, Romane Ménager, son idole.

Ce record d’audience, elle en pense quoi? « C’est incroyable, les temps changent, les Bleues se battent pour nous, notre génération », sourit la jeune fille.

« Son objectif, c’est de rentrer aux Lionnes du Stade bordelais », confie sa mère, pas peu fière, avant de montrer son fond d’écran: une photo de sa fille aux côtés de la pilier des Bleues Assia Khalfaoui, originaire de Pont-du-Casse (Lot-et-Garonne) comme elles.

« Assia me l’a dit l’an dernier, rosit Kelina: bientôt, on jouera ensemble! ».

© 2024 AFP

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