Michael Hooper, quand la machine australienne s’enraye

Michael Hooper

Paris, 3 nov 2022 (AFP) – Plus capitaine, mais toujours aussi précieux, le troisième ligne Michael Hooper a fait son retour avec l’Australie, adversaire des Bleus samedi lors des tets d’automne, plusieurs mois après son départ surprise en plein Rugby Championship pour préserver sa santé mentale.

Au milieu du flou qui plane sur le jeu des Wallabies depuis plusieurs années, une certitude semblait exister: l’inusable Hooper (31 ans, 122 sélections), à l’activité débordante aux quatre coins du terrain, serait toujours là pour tenter de redresser la barre.

Cette assurance a disparu au mois d’août dernier, à Mendoza, lorsque l’indiscutable capitaine australien a annoncé sa décision de ne pas affronter l’Argentine et de rentrer au pays.

« Toute ma carrière, j’ai cherché à faire passer l’équipe en premier, mais je ne me sens pas capable de remplir mes responsabilités pour le moment dans mon état d’esprit actuel », avait alors expliqué dans un communiqué le troisième ligne le plus capé de l’histoire de la sélection australienne.

Ce choix avait été salué par son entraîneur Dave Rennie, qui avait qualifié la décision de « courageuse » et défendu le professionnalisme du joueur des Waratahs.

Deux mois plus tard, c’est donc un petit événement pour l’Australie lorsque le nom de Hooper apparaît dans la liste des joueurs retenus pour la tournée d’automne contre l’Ecosse, la France, l’Italie, l’Irlande et le pays de Galles.

– « L’âme de cette équipe » –

Les jeunes troisièmes lignes alignés en son absence, comme Rob Valetini (24 ans) ou Fraser McReight (23 ans), n’ont pas démérité, mais l’aura de ce combattant acharné a manqué aux Wallabies, qui ont terminé le Rugby Championship avec seulement deux victoires, pour quatre défaites.

« C’est un peu le coeur, l’âme de cette équipe. Il est là depuis très longtemps, il a énormément d’expérience », a salué cette semaine le centre des Bleus Gaël Fickou. « C’est un joueur hors pair. Il a des qualités incroyables. C’est une arme redoutable pour eux ».

« Être de retour m’enthousiasme », a déclaré la semaine dernière Hooper depuis Saint-Etienne, où les Australiens se sont installés pour leur tournée automnale.

Tout en assumant de rester « vague » sur les raisons exactes de son départ du groupe en août, le joueur aux 64 capitanats en équipe nationale, autre record, a parlé de ses difficultés psychologiques, évoquant un mélange d’interrogations sur son futur sportif, de difficultés personnelles et de mal du pays.

« Je suis réaliste, il y aura des très bonnes journées et des journées où les réalités du voyage, du rugby, seront difficiles », a-t-il témoigné. « Cela fait partie du périple, et faire ce que l’on fait, c’est véritablement des montagnes russes ».

Le sélectionneur Dave Rennie a qualifié son retour de « très important pour l’équipe, sur la pelouse comme en dehors », tout en confiant le capitanat à un autre joueur d’expérience, le pilier James Slipper (33 ans, 122 sélections).

Un choix validé par Hooper, qui a assuré son compère de première ligne de « tout son soutien », tout en reconnaissant que cette décharge lui permettrait de se « concentrer sur (lui)-même ».

Le changement a semblé porter ses fruits: titulaire avec l’Australie lors de la victoire à l’arraché (16-15) contre l’Ecosse la semaine dernière, il a multiplié les plaquages et obtenu une pénalité importante devant son en-but à la 56e minute alors que son équipe était menée de neuf points. Le XV de France est prévenu: la machine Hooper semble à nouveau bien huilée.

© 2022 AFP

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