Mondial-2023: en Uruguay, le rugby fait oublier les barreaux des prisons

Montevideo, 17 août 2023 (AFP) – Les sourires à chaque essai marqué sont les mêmes que sur tous les autres terrains de rugby, mais il y a une différence dans ces séances d’entraînement à Montevideo: les barreaux et les murs gris et impitoyables de la prison.

Depuis plusieurs années, le rugby est en train de devenir une institution au sein du système carcéral uruguayen.

Dans le cadre d’un accord entre la Fédération uruguayenne de rugby et le ministère de l’Intérieur, des joueurs et d’anciens joueurs de l’équipe nationale, Los Teros, se rendent chaque semaine dans huit prisons différentes, dans cinq départements du pays, pour enseigner ce sport et s’entraîner avec les détenus.

Le programme « Pelota al Medio a la Esperanza » a été créé en 2010 dans le but de prévenir le décrochage scolaire et de promouvoir des valeurs saines de compétition chez les enfants et les adolescents issus de milieux socio-économiques défavorisés.

Environ 350 hommes et femmes participent à ce programme et il ne fait aucun doute que chacun d’entre eux suivra avec attention l’évolution de Los Teros en France, où ils participent à leur cinquième Coupe du monde.

Classés 17e au monde et 2e en Amérique du Sud derrière l’Argentine, les Uruguayens n’ont encore jamais dépassé le stade des poules, même s’ils ont remporté des rencontres contre l’Espagne en 1999 et la Géorgie en 2003.

La majorité d’entre eux jouent dans le championnat national uruguayen, mais le demi de mêlée Santiago Arata et le deuxième ligne Manuel Leindekar se sont imposés dans le Top 14, respectivement à Castres et à Bayonne.

Ils n’ont pratiquement aucune chance de sortir de la phase de poule cette fois-ci, puisqu’ils affronteront notamment la France, la Nouvelle-Zélande et l’Italie. Leur rencontre face à la Namibie le 27 septembre sera comme « leur » finale de Coupe du monde, et les prisons du pays applaudiront chaque point.

++ A quelques semaines de la Coupe du monde masculine de rugby 2023 en France, l’Agence France-Presse a demandé à vingt jeunes photographes issus de chacun des pays qualifiés de montrer un aspect de la culture rugby locale, en collaboration avec Canon. De la Namibie au Fidji, en passant par la Géorgie et l’Ecosse ces reportages photo sont destinés à illustrer les valeurs du rugby.

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