L’Afrique du Sud, un titre à défendre

L’Afrique du Sud, championne du monde surprise en 2019, est davantage attendue cette année en France, où elle s’appuiera, pour défendre son titre, sur un groupe très expérimenté, conduit par son emblématique capitaine Siya Kolisi, rétabli juste à temps.

Ses chances de disputer le Mondial étaient sérieusement compromises lorsqu’il a été opéré d’un genou fin avril, mais le troisième ligne de 32 ans a réussi son pari.

Il a retrouvé les terrains avant même le début du tournoi et peut rêver de soulever à nouveau le trophée Webb-Ellis fin octobre dans le ciel du Stade de France.

Seule la Nouvelle-Zélande de Richie McCaw est jusqu’ici parvenue à conserver sa couronne (2011 et 2015), signe de l’ampleur de la tâche qui attend les Springboks dans les semaines à venir.

Le retour de Kolisi est pour eux un formidable atout, tant l’aura du premier capitaine noir de l’histoire de la sélection dépasse le cadre du sport dans la nation arc-en-ciel.

Cet enfant des townships de Port Elizabeth, qui découvrira le Top 14 sous les couleurs du Racing 92 à l’issue du Mondial, estime que l’Afrique du Sud aborde la compétition dans de « meilleures dispositions mentales » qu’il y a quatre ans au Japon.

« Nous savons à quoi nous attendre maintenant, nous avons beaucoup plus d’expérience », a-t-il expliqué avant de mettre le cap sur la France, où les Sud-Africains auront Toulon comme camp de base.

« Nous arrivons en tenants du titre alors que nous faisions figure d’outsiders la dernière fois, a-t-il ajouté. Nous ne sommes peut-être plus parmi les outsiders cette fois, mais nous ne sommes pas les favoris ».

– En poule avec l’Irlande et l’Ecosse –

Actuellement deuxième du classement mondial, l’Afrique du Sud, souvent irrégulière, n’a pas su installer de suprématie depuis son sacre de 2019.

Elle n’a pas remporté une seule édition du Rugby Championship, la compétition majeure de l’hémisphère Sud, et s’est inclinée en novembre 2022 face à deux des autres favoris de la Coupe du monde: la France et l’Irlande.

Un XV du Trèfle que les Springboks retrouveront dès leur troisième match, le 23 septembre au Stade de France, dans une poule B extrêmement relevée avec également l’Ecosse, les Tonga et la Roumanie.

Leur première sortie, le 10 septembre à Marseille contre le XV du Chardon, pourrait d’ailleurs s’avérer décisive d’entrée pour une place en quart de finale, où ils pourraient retrouver la France ou la Nouvelle-Zélande.

Un chemin de croix qu’ils entameront sans trois joueurs essentiels: l’ouvreur Handré Pollard, le centre Lukhanyo Am et le deuxième ligne Lood de Jager, tous titulaires lors de la finale victorieuse contre l’Angleterre (32-12) il y a quatre ans.

Mais les coéquipiers de Kolisi ont d’autres arguments à faire valoir, entre la puissance dévastatrice de leurs avants, les fulgurances de leur ailier de poche Cheslin Kolbe et 21 joueurs sur 33 ayant déjà été sacrés champions du monde. Une expérience incomparable.

« La principale différence entre la Coupe du monde 2019 et celle-ci est que nous sommes légèrement plus attendus », ne cache pas le sélectionneur Jacques Nienaber. D’autant plus après leur large victoire sur les All Blacks (35-7) vendredi à Londres.

« Nous avons consolidé le groupe au cours des dernières années et les attentes à notre égard ne doivent pas être un fardeau, mais un privilège », estime le successeur de Rassie Erasmus.

En quête d’un quatrième titre mondial historique, les Springboks n’ont sans doute pas oublié que la France leur réussissait plutôt bien. Ils s’y étaient imposés en 2007.

© 2023 AFP

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