Les Fidji ont un quart à (re)prendre

Fidji

Pas si Pacifiques. Les Fidji version 2023, conglomérat de phénomènes devenus stars en Europe et de forces vives locales qui se font les dents depuis deux saisons dans le Super Rugby, ont les armes pour franchir à nouveau le premier tour de la Coupe du monde.

Quarts de finalistes en 1987 pour l’édition inaugurale, puis en 2007 après avoir sorti le pays de Galles dans un faux huitième de légende, les Flying Fijians et leur rugby d’instinct souvent déstructuré se posent en candidats très sérieux à la qualification dans une poule C relativement ouverte et copie quasi conforme à celle de 2019 avec l’Australie, les Gallois et la Géorgie. Seule nouveauté au parcours, le Portugal, qui remplace l’Uruguay.

Par le passé, leurs individualités, issues majoritairement du VII dont ils sont passés maîtres (champion olympique en 2016 et 2021), ne suffisaient pas pour passer l’écueil des poules. Mais ils y ont remédié en s’améliorant collectivement, notamment devant, à force de fréquenter les rudes terrains de Top 14 et Premiership pour les exilés, de se confronter au Super Rugby pour les locaux.

La création en 2017 de la franchise professionnelle Fijian Drua, qui vient d’atteindre les quarts de finale de la compétition de clubs de l’hémisphère Sud (défaite contre les Crusaders, futurs vainqueurs), après seulement deux ans de présence, leur a fait gagner un temps fou en terme d’expérience et de connaissance tactique du jeu.

– Le souvenir de Nantes 2007 –

Leur sélectionneur Simon Raiwalui, passé sur les bancs du Racing 92, du Stade français et de Biarritz, a succédé à Vern Cotter en février et dispose ainsi d’un vivier local prometteur (dix-huit joueurs issus de Drua) mais à polir (5 sélections de moyenne).

Associés aux vedettes +européennes+ Semi Radradra, Waisea Nayacalevu, Josua Tuisova, Juita Wainiqolo ou Levani Botia, Raiwalui y voit « un excellent équilibre dans l’équipe » confirmé lors de la campagne de préparation – victoires contre les Tonga (36-20), les Samoa (33-19), au Japon (35-12) et enfin contre l’Angleterre à Twickenham (30-22), pour une défaite en France (34-17).

Avec un objectif écrit de longue date du côté de la capitale Suva, les quarts de finale, ce qui sous-entend au moins une victoire contre une équipe du +tier 1+, que ce soit l’Australie ou plus sûrement le pays de Galles.

Ce serait un joli clin d’oeil seize ans après le match face au XV du Poireau disputé à Nantes et entré dans la légende de l’épreuve avec ses neuf essais inscrits et cette victoire îlienne sur le fil (38-34).

© 2023 AFP

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