Vlok Cilliers, un Sud-Africain chez les Bleus

Vlok Cilliers

Il sera sans doute l’un des seuls Sud-Africains à soutenir le XV de France, dimanche, en quart de finale de la Coupe du monde: Vlok Cilliers est depuis quatre ans le spécialiste du jeu au pied des Bleus.

En l’absence des deuxièmes lignes Paul Willemse et Bernard Le Roux, forfait pour l’ensemble du Mondial, Cilliers est en effet le dernier représentant de la nation arc-en-ciel en équipe de France.

En Bleu, ‘Vloky’, comme il est surnommé, est donc en charge du jeu au pied. L’ancien ouvreur, éphémère international sud-africain (une sélection contre la Nouvelle-Zélande en 1996), est d’ailleurs une vieille connaissance de Fabien Galthié.

Les deux hommes se sont rencontrés dans les années 90, lors du passage du futur sélectionneur en Afrique du Sud.

Une trentaine d’années plus tard, au moment de composer son staff, Galthié s’est tourné vers Cilliers pour organiser le jeu au pied français.

« Il nous accompagne toute la semaine sur la répétition des gestes, lors de la mise place, nous donne des conseils avant les matches. Il a aussi la charge de nous faire des retours vidéo sur le jeu au pied durant les matches », explique l’arrière et buteur Melvyn Jaminet.

Cilliers est un personnage discret, qui n’aime pas vraiment la lumière. Son travail a pourtant porté ses fruits: les Bleus version 2023 sont, avec un peu plus de 30 coups de pied par match, l’une des équipes les plus adeptes du « kicking game » du Mondial.

– Travail de l’ombre –

Depuis 2016, le XV de France a d’ailleurs multiplié par deux son utilisation du jeu au pied. Avec succès puisque les Bleus, qui ont signé le Grand Chelem en 2022, font partie des favoris à la victoire finale.

« On est la nation qui a le jeu au pied le plus long pendant quatre-vingt minutes sur un match. Quand les équipes sont obligées de porter de très loin, forcément elles se mettent à la faute », a récemment affirmé l’entraîneur de l’attaque Laurent Labit qui, avec Cilliers, a transformé le jeu au pied en arme redoutable.

Même son de cloche du côté des joueurs. « Quand on aborde un match, on veut toujours taper plus que l’adversaire et, surtout, gagner plus de terrain que lui. Même contre la Namibie, on a su être sérieux. Peu importent les matches, c’est un secteur dans lequel on cherche toujours à être performant », a promis l’arrière et buteur Thomas Ramos.

Au coeur du réacteur, un petit Sud-Africain, cinquantenaire aux jambes arquées. « Il est très porté sur les statistiques. On en parle beaucoup avec lui », détaille Ramos, qui tourne à un peu plus de 86% de réussite depuis le début de la compétition.

« Après chaque match, on a aussi un retour sur le pourcentage d’efficacité de nos jeux au pied. C’est important parce que s’ils ne sont pas pertinents, ce n’est pas intéressant. Il a un peu un travail de l’ombre, mais qui est important sur des matches de haut niveau. »

© 2023 AFP

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