Nationale: la route du succès?

Ca y est ! A la fin de la semaine le nouveau championnat de Nationale aura débuté après de longs mois d’attente douloureuse. Car le printemps et l’été ont été mouvementés au niveau fédéral. Après la tentative avortée de faire monter deux équipes en Prod2, la FFR a dû, dans l’urgence, trouver une solution de repli pour ne pas passer pour « le charlot de service » et contenter les présidents cocufiés et ceux, boudeurs, qui criaient à l’injustice. Comme nombre de décisions fédérales, celle de créer cette division intermédiaire entre la Fédérale 1 et la Prod2 a été prise dans la précipitation et sans, ou si peu, de concertation et de réflexion.

Force est de constater que la montagne n’a pas accouché d’une souris mais d’une véritable bonne idée. La saison et demie de Fédérale 1 a plus ressemblé à une parodie voire une pantalonnade de championnat tant l’écart entre écuries professionnelles et amatrices était abyssal. Certes, certaines sorties de routes hivernales ont fait le buzz, confortant dans leur aveuglement les fossoyeurs fédéraux de la poule Elite. Car non seulement les premiers de poule étaient connus dès le départ mais l’ancien format ne préparait en aucun cas les prétendants au niveau supérieur.

Ce nouveau championnat avec 14 clubs et des blocs de 4 à 5 matches va obliger ses pensionnaires à élever leur exigence physique et technique car ils enchaineront des matches à haute intensité tous les week-ends. Même les phases finales, calées sur le modèle du Top14, auront leur sel de suspens avec quand même une prime à la régularité, les 2 premiers jouant à domicile.

Des favoris ? Quels favoris ?

Bien malin celui qui peut établir une hiérarchie dès à présent. Chaque bon élève des précédentes poules va se confronter à d’autres premiers de classes. C’est une véritable classe « prépa » avec son lot de surprises, d’élèves qui craquent quand d’autres explosent qui nous attend. Des clubs ont affiché leur volonté de monter comme Albi ou Bourg en Bresse, mais d’autres avancent cachés derrière le « oui mais ce n’est pas une obligation ». On pensera à Massy, Narbonne, Bourgoin et pourquoi pas des Dijon, Tarbes ou Dax. Il semble plutôt que les 14 équipes soient sur la même ligne et que la course s’annonce passionnante avec son lot de surprises, dans un sens comme dans l’autre.

Le spectre financier.

C’est l’épée de Damoclès qui est suspendue au-dessus du championnat. Souvenons-nous de la dernière saison de la poule Elite où, dès Noël, nous connaissions les éligibles et les relégués financiers. Une véritable parodie orchestrée à dessein par le pouvoir fédéral pour mieux enterrer une idée de l’ancienne gouvernance. « Quand on veut tuer son chien … »

Le démarrage dans l’urgence de la Nationale, sans avoir pris le temps de renégocier des droits télés ou d’apporter une aide financière conséquente aux clubs pourrait avoir des conséquences dramatiques et donner raison aux pourfendeurs de cette antichambre professionnelle. Car les naïfs qui pensaient que les 4 millions promis par Bernie et ses sbires aux clubs de Prod2, si ces derniers acceptaient de partager le gâteau avec les deux élus de fédérale1, en ont été pour leurs frais. De 4 millions on est passé à 650000 euros ! Aïe… Heureusement que la LNR a mis la même somme au pot pour que cette « manne » financière ne ressemble pas à un pourboire. Espérons que les 14 clubs auront retenu les leçons du passé et qu’aucune dérive ne viendra fausser le championnat.

Mais la plus grande incertitude réside dans l’évolution de la situation sanitaire. Car si des assouplissements (nombre de cas dans les clubs, jauge des spectateurs, etc) ne sont pas mis en place rapidement, c’est non seulement l’avenir de la Nationale qui est en jeu mais surtout celui du rugby professionnel dont la pérennité ne tient qu’à un fil.

RS.