Paul Gabrillagues, retour dans la lumière

Deux semaines après avoir retrouvé le XV de France, le deuxième ligne Paul Gabrillagues sera titulaire face à l’Irlande vendredi, plus de quatre ans après sa dernière sélection: un retour sous les projecteurs avec les Bleus, à 30 ans.

Auteur d’un début de saison convaincant, le capitaine du Stade français, deuxième du Top 14, a profité de la blessure du Toulousain Thibaud Flament et de la non-sélection du Montpelliérain Bastien Chalureau, tous deux présents au Mondial-2023, pour s’inviter dans la liste de Fabien Galthié.

Jamais appelé jusque là par celui qui est sélectionneur du XV de France depuis la fin du Mondial japonais, Gabrillagues (16 sélections) va retrouver le maillot frappé du coq 1.556 jours après sa dernière sélection.

Son dernier match avec les Bleus remonte au quart de finale de la Coupe du monde 2019 au Japon, perdu 20 à 19 face au pays de Galles.

Cette convocation en équipe de France ? « Je ne m’y attendais pas du tout, pour être honnête », a raconté Paul Gabrillagues, tout sourire face à la presse rassemblée à Marcoussis. « C’était une très bonne surprise, j’étais très très content. »

« On en avait discuté l’année dernière: je ne comprenais pas qu’il ne soit pas pris », a réagi son coéquipier au Stade français Mickaël Ivaldi.

« Sur le terrain, il a un abattage énorme. Peut-être qu’il est moins en vue, mais c’est un mec incroyable: s’il faut y aller, c’est le premier », a ajouté le talonneur parisien.

– Titi parisien –

Arrivé à 12 ans au rugby par hasard, alors qu’il ne jurait que par le football et le PSG, Paul Gabrillagues a toujours évolué au Stade français, où il a disputé 217 matches depuis 2014.

En dix saisons avec les Soldats roses, « Polo » a soulevé le Bouclier de Brennus en 2015, puis le Challenge européen en 2017. Cette saison-là, le deuxième ligne s’était aussi férocement opposé au projet de fusion entre le Stade français et le Racing 92.

« C’est pas une fusion, c’est le rachat du Stade français par le Racing… donc la mort de notre club, le club de Paris », avait enragé l’avant alors âgé de 23 ans.

Six ans plus tard, Paul Gabrillagues fait figure d’emblème du club, confirmé dans son rôle de capitaine par Karim Ghezal et Laurent Labit.

« Paul, c’est quelqu’un qui a une grande capacité à enchaîner les tâches obscures sur les déblayages, les rucks, les plaquages », a souligné l’entraîneur de l’attaque du XV de France Patrick Arlettaz, expliquant que Gabrillagues a été préféré au Racingman Cameron Woki pour débuter face à l’Irlande.

« Il connaît le niveau international et est performant en club », a ajouté le directeur de la performance des Bleus Nicolas Jeanjean, tout en saluant « sa capacité à se déplacer et à être agressif ».

– Retour au combat –

Le retour de Paul Gabrillagues au sein du XV de départ de Fabien Galthié vient aussi confirmer le choix du staff tricolore de mettre davantage l’accent sur le combat, après celui perdu face aux Springboks en quart de finale du Mondial-2023.

Associé au massif Paul Willemse (2,01m, 125 kg) en deuxième ligne, les deux trentenaires vont former un attelage plus expérimenté et sans doute plus rugueux que la paire Woki-Flament, titulaire à la Coupe du monde.

« Le choix, c’était (entre) intensité courue ou intensité combattue. On a choisi l’intensité combattue pour commencer le match » face à l’Irlande, a résumé Fabien Galthié.

Au-delà du match d’ouverture, Paul Gabrillagues compte bien garder sa place.

« Je suis sûr qu’il fera tout pour garder ce N.4. Il y a une belle concurrence, ça met de l’émulation dans le groupe », a souligné le deuxième ligne Romain Taofifenua. Les adversaires des Bleus, à commencer par l’Irlande, sont prévenus.

© 2024 AFP

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