Pour Vern Cotter, les Fidji vont « monter en puissance »

Vern Cotter Fidji

Libourne (France), 28 oct 2022 (AFP) – Des oppositions contre de grosses nations mondiales, la présence en Super Rugby de la franchise Drua… « Le rugby fidjien monte en puissance » avant le Mondial-2023, estime auprès de l’AFP son sélectionneur Vern Cotter à l’issue d’un stage de préparation de la tournée d’automne à Libourne, en Gironde.

QUESTION: Que représente cette dernière tournée d’automne avant la Coupe du monde dans un an en France (8 septembre-28 octobre 2023)?

REPONSE: « C’est très important pour nous. On a des matches contre des grosses équipes pour se mesurer: l’Ecosse, l’Irlande et les Barbarians français. Pour se qualifier en quarts de finale l’année prochaine, il faudra gagner contre une équipe du +tier 1+, le Pays de Galles ou l’Australie. L’excitation de vivre cette compétition est énorme parmi les joueurs et je sens qu’on n’est pas loin. »

Q: Que vous manque-t-il pour rivaliser avec ce genre d’équipes?

R: « Jouer davantage contre les équipes du +tier 1+ et avoir nos joueurs ensemble un peu plus souvent. Avec la franchise Drua dans le Super Rugby, c’est la première fois que des Fidjiens jouent dans une compétition professionnelle de haut niveau dans l’hémisphère Sud. C’est positif. Mes joueurs vont commencer en janvier et finir en juin et on va les récupérer en pleine bourre pour la préparation de la Coupe du monde. Cela va nous donner une dynamique que les Fidji n’avaient pas avant. Quand on va récupérer ces joueurs-là, plus ceux qui finissent en Europe, on va pouvoir monter en puissance avec nos cinq matches de préparation (Samoa, Japon et Uruguay aux Fidji, puis France et Angleterre en Europe) avant le Pays de Galles ».

Q: Sentez-vous que le niveau d’ensemble de vos joueurs a augmenté entre ceux qui jouent avec Drua et les « Européens »?

R: « Il y a des jeunes peu connus, comme Vinaya Habosi, qui a explosé cette année dans le Super Rugby. C’est une vraie star capable de franchir et de marquer des essais. Ici (en Europe), il y a Jiuta Wainiqolo qui joue à Toulon, Sireli Maqala à Bayonne. Ils ont 22 ans. A leurs côtés, on trouve Waisea Nayacalevu, notre capitaine et leader, qui est très important pour nous, Levani Botia et Kini Murimurivalu, qui évolue aujourd’hui à Leicester. Ce mélange de jeunesse, d’enthousiasme, d’expérience et de connaissance du jeu de haut niveau, c’est pas mal. Ce qui nous manque, ce sont un 9 et un 10, une charnière capable de gérer les matches de haut niveau, les temps forts et les temps faibles, ce qu’ont les Français avec Antoine Dupont et compagnie. Notre 10 titulaire, Teti Tela, joue avec les Drua. Il aura six mois d’expérience en plus avant la Coupe du monde. »

Q: Gère-t-on différemment des Ecossais et des Fidjiens?

R: « Les deux ont des cultures fortes. Les Ecossais sont des Celtes, des mecs passionnés, et dans les îles, c’est un peu plus cool (rires). Notre but est d’amener ces joueurs vers la performance pendant 90 minutes lors des matches importants et rester régulier car souvent ils s’éparpillent un peu. Le management n’est évidemment pas le même. Les Fidjiens sont des joueurs capables de faire des choses que je suis incapable de leur inculquer. Il faut leur laisser ce côté instinctif, naturel, mais aussi leur fournir une structure. Leur faire comprendre ça peut prendre un peu de temps parce qu’avec eux, c’est de suite les +offloads+, un jeu déstructuré. Si on arrive à mieux structurer notre jeu, il y aura plus d’opportunités de contrôler le match. »

Propos recueillis par Raphaël PERRY

© 2022 AFP

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