Ce Grenoble –Béziers a été, à n’en point douter, un matchdans la pure tradition des rencontres de ProD2 automnale ou hivernale. Unesemaine pluvieuse avant la rencontre qui avait ramolli la pelouse sans pourautant en faire un terrain boueux, un premier coup de froid en tribune avec unetempérature d’à peine 7 degrés et un match bien viril sans grande envolée.
Au coup de sifflet final, ce premier match de novembre au Stade des Alpes ne nous aura pas vraiment permis de nous réchauffer en tribune. Tendu, crispé voire même angoissé par moments, on n’aura été rassuré que dans les derniers instants de la partie. Beaucoup de fébrilité au pied avec 16 points laissés en route (4 pénalités et 2 transformations), des ballons tombés suite à des en-avant sur des phases d’attaque près de la ligne, la mêlée trois fois pénalisée et un bon ballon volé en touche à 5 mètres de la ligne ou encore cette superbe percée de Taufa, stoppée à 5 m de la ligne. Toutes ces scories dans le jeu ou ces grains de sable, qui ont enrayé la belle machine grenobloise, ont quelque peu rendu ronchon les adaptes d’un jeu aux multiples essais. Fort heureusement, la victoire revint dans l’escarcelle des Grenoblois au bout des 80 minutes d’un rugby qui n’avait rien à voir avec le dernier match contre Nevers à domicile. Il faut dire que les Biterrois, défaits lors du match précédent à domicile, n’étaient pas venus en victimes expiatoires et voulaient se racheter coûte que coûte, tout comme Grenoble qui avait été secoué comme jamais cette saison à Vannes. Ce match sentait la poudre d’autant plus que le capitaine biterrois, John Best, joueur bien connu des Grenoblois, sait donner de la voix, sait sortir la petite phrase qui fait mouche ou qui agace, un fort en gueule en somme. On aime ou on n’aime pas. Lors du match d’ouverture du Pro-D2, le derby du Languedoc-Roussillon Perpignan -Béziers avait été sulfureux avec deux cartons jaunes côté Catalans pour un rouge côté Béziers. Les échanges d’amabilité avaient été nombreuses, les accrochages ou autres coups tordus avaient émaillé toute la rencontre au cours de laquelle le rugby n’avait pas atteint des sommets.
Ainsi, ce vendredi soir, les deux équipes voulaient se racheter de leur entame loupée du troisième bloc, quitte à mettre de côté le beau jeu et avaient clairement la pression sur les épaules, nettement plus côté des Isérois dont leur prestation en Bretagne avait sérieusement courroucé Stéphane Glas. De cette victoire acquise, même dans la difficulté, il faudra en retenir l’essentiel, à savoir les 4 points et s’en contenter, contre une équipe de Béziers terriblement accrocheuse, terriblement agressive et, toujours à la limite de la règle voire de la provocation. En conférence, Lucas Dupont, tout sourire, est revenu sur son essai avec une forme de modestie qui l’honore : « J’étais content des trois victoires à domicile avec bonus, victoires assez faciles et là, dans un autre style de match, on a su aussi s’en sortir, et c’est bien que dans la difficulté, on sache rester calme, ne pas essayer de s’en sortir individuellement, rester collectif, et du coup, ça, pour l’équipe, c’est un bon signe. » Ne dit-on pas que c’est dans la difficulté que se construit une équipe ?
Protin Frédéric
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