Prod2-Grenoble: Pas de trois sur trois

Au moment où Jérémy Valençot aplatit le deuxième essai grenoblois à 15 minutes de la fin du match, j’ai bien cru que le match était plié, l’écart entre les deux équipes étant conséquent. Grenoble mène alors 24 à 12 et le scénario du match ressemble pas mal à celui joué à Carcassonne. Solide en défense, pragmatique en attaque, Grenoble se dirige vers une troisième victoire à l’extérieur, soit la passe de trois donc un beau trois sur trois ! Cette victoire signifie clairement la supériorité des Grenoblois sur un adversaire bien incapable de trouver des solutions pour franchir ce rideau défensif alpin. À tel point même que l’enthousiaste Philippe Broussard, toujours prêt à s’enflammer, évoque même la possibilité d’une victoire bonifiée, propos quelque peu modérés par son compère, Thomas Lièvremont. Seulement voilà, dix minutes plus tard, on ne parle plus de victoire grenobloise mais du retour fracassant des Montois au tableau d’affichage. En quatre petites minutes, les hommes de Darricarrère passent de l’ombre à la lumière réveillant au passage leur maigre public. Les mêmes joueurs qui, 40 minutes plus tôt, étaient sortis de la pelouse la tête basse avant de rejoindre les vestiaires à la mi-temps. À trois minutes de la fin, ils se congratulaient après le deuxième essai inscrit par le véloce Wakaya. En deux coups d’éclat, les attaquants montois avaient fait basculer le sort de la rencontre alors qu’ils avaient été menés tout au long de la partie par des Grenoblois les maîtrisant parfaitement en défense. Et oui, il aura fallu deux plaquages loupés et un intervalle mal comblé pour que le cours de la rencontre change radicalement. Cependant, sur le renvoi du leur deuxième essai, les Montois sans doute grisés par leur tour de force, se mettent à la faute ! Belle aubaine pour le buteur grenoblois de reprendre le score. En vain, le coup de pied rate complètement la cible. Décidément, la chance n’était pas de la partie dans ce money time très mal géré par les Isérois qui devront se contenter du bonus défensif, maigre lot de consolation. Forcément, la déception est immense.

Protin Frédéric